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mercredi 12 septembre 2012

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES 12.09.2012

Mardi 11 Septembre 2012 | POI | Commentaires Fermés “Compromis historique” ? L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES par Daniel Gluckstein, Secrétaire national du POI. Les Echos sont contents : si Hollande « aboutissait, ce serait effectivement un tournant tant ces chantiers ont été annoncés, notamment par la droite, avant de s’enliser ». De quoi s’agit-il ? Le quotidien du capital financier précise : « Deux chantiers aussi décisifs que potentiellement explosifs : la réforme du marché du travail d’une part, le financement de la Sécurité sociale de l’autre. François Hollande a eu raison de parler de “compromis historique” ». Dimanche soir, à la télévision, Hollande a asséné un véritable plan d’austérité et de contre-réformes, baptisé « agenda 2014 ». Il l’a justifié par un impératif : le retour des déficits publics sous la barre des 3 % du PIB dès 2013, une exigence du TSCG et du traité de Maastricht. Et cela, au moment même où la Banque centrale européenne, en accord avec le FMI, s’engage à prêter directement aux Etats pour leur permettre de rembourser les spéculateurs ! Pour y parvenir, Hollande en a appelé au « compromis historique » (1). Il est vrai que « si Hollande aboutissait… », c’est qu’il serait parvenu à contraindre les syndicats à mettre en place eux-mêmes la flexibilité du travail, à déréglementer les droits ouvriers, et à porter le coup de grâce à la Sécurité sociale fondée sur le salaire différé. C’est là l’objectif corporatiste sur lequel, depuis trente ans, les gouvernements successifs se sont tous brisés les dents ! La presse souligne le ton martial, voire guerrier du discours présidentiel. Mais ce général en chef manque de troupes. Chérèque ne suffit pas. Hollande dit explicitement : cette offensive, je ne peux la mener que si je transforme le mouvement ouvrier en supplétif de l’Union européenne, du gouvernement et des plans destructeurs qui vertèbrent l’« agenda 2014 ». En déclarant la guerre à la classe ouvrière, sous couvert d’« agenda 2014 » aux couleurs du « compromis historique », Hollande suit la logique des gouvernements d’Europe de toutes couleurs politiques qui refusent de remettre en cause les diktats et le carcan de l’Union européenne et de la classe capitaliste. La balle est dans le camp du mouvement ouvrier. C’est son indépendance qui est en jeu, et donc son existence même. Aucune organisation ouvrière ne peut rester fidèle à ses mandants si elle accepte de se plier aux diktats de l’Union européenne, machine de guerre de la classe capitaliste. Aucune organisation ouvrière ne peut respecter le mandat si elle accepte de jouer le jeu du « compromis historique », qui n’a rien à voir avec une quelconque négociation. Nous entrons dans le bois dur. Celui qui doit voir se préparer la riposte et la résistance de la classe ouvrière unie avec ses organisations pour la défense de chacune des conquêtes, chacun des acquis. Le point d’appui politique à cette résistance, c’est le combat pour la rupture avec l’Union européenne. Tel est le sens que le bureau national du Parti ouvrier indépendant donne à notre participation à la manifestation du 30 septembre : avec les comités pour l’unité, contre la ratification du TSCG, pour exiger des députés et des sénateurs qu’ils votent « non », et contre toutes les mesures d’austérité et contre-réformes qui s’y relient. ___ (1) Compromis historique : stratégie développée par le Parti communiste italien dans les années 1970, offrant à la Démocratie chrétienne — principal parti de la bourgeoisie et du Vatican à l’époque — une alliance permanente, garantissant la stabilité de la domination du capital. Faites le savoir

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