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mercredi 17 octobre 2012

Résistance à la dictature


Résistance à la dictature

amrf résiste
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIÈRES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
logoio.jpg?w=150&h=42L’événement n’a guère attiré l’attention des médias. Et pourtant… Le congrès de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) s’est conclu le 7 octobre sur unerésolution mettant en garde le gouvernement contre toute tentative « de rompre avec 200 ans d’histoire » et de « supprimer la commune » au profit de l’intercommunalité forcée. Cette suppression préconisée par « certains (tous partis politiques et technocrates confondus) » risquerait, souligne la résolution, « d’accroître la rupture entre les Français et l’action publique » et de « renforcer plus encore la crise sociale ». Une telle position est d’autant plus remarquable qu’elle vient d’une association comme l’AMRF (1).
Cellule de base de la démocratie issue de la Révolution française, la commune constitue, historiquement, le socle de la République. Or, se combinant à la réforme territoriale du gouvernement précédent (non abrogée par l’actuel), l’acte III de la décentralisation annoncé par le gouvernement Hollande-Ayrault achèverait de liquider les prérogatives des communes et de les étrangler financièrement, tout en leur transférant de plus en plus de charges. Cela, dans le cadre de la politique d’austérité dictée par la troïka (Union européenneFonds monétaire international-Banque centrale européenne).
Le rapport est direct entre la mise en œuvre du TSCG par la troïka et cette tentative de liquider les derniers restes de démocratie politique. Le rapport est direct aussi entre la révolte des maires et le mouvement général de résistance des travailleurs et des peuples qui, en Espagne, en Grèce, au Portugal, se dressent contre la dictature de la troïka, mouvement de résistance qui mûrit aussi dans notre pays.
Oui : « dictature ». Le terme n’a rien d’exagéré ! D’une certaine manière, ceux qui nous gouvernent le reconnaissent eux-mêmes. C’est ce que fait un Montebourg lorsque, tout en accompagnant les plans de destruction de l’emploi à PSA, Sanofi, ArcelorMittal, il adresse une lettre respectueuse au président de la Commission européenne pour lui demander de bien vouloir procéder « à une révision ambitieuse de notre politique industrielle »… laquelle passe, bien sûr, par « l’amélioration de la compétitivité », et donc la remise en cause des droits des travailleurs. C’est ce que fait un Bartolone, président de l’Assemblée nationale (et, à ce titre, troisième personnage de l’Etat), quand il souligne le « côté absurde» de la limite à3% du PIB du déficit public… le jour même où il préside la session de l’Assemblée nationale qui vote le budget 2013 entièrement cadré par l’exigence du retour aux 3 %. Même ces « grands personnages de l’Etat » reconnaissent leur statut réel, celui de petits commis volontairement soumis au cadre dictatorial de l’Union européenne mis en place par eux et avec leur approbation.
Il reste que le mouvement des maires, à l’unisson de ce qui se passe dans toute l’Europe, exprime la résistance à la marche à la dictature et à la barbarie. Il s’inscrit donc pleinement dans l’objectif fixé pour la conférence du 1er décembre par les 413 militants ouvriers de toutes tendances qui en prennent l’initiative : « Contre la dictature de la troïka et du TSCG, pour l’unité et la résistance. »
(1) Rassemblant près de dix mille maires ruraux, l’AMRF est dirigée par un bureau de sept membres représentant un large éventail politique : droite, centre, PS, PCF…

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