Hollande, ou Jospin à l'envers

LE MONDE | 30.04.2013 à 08h18 • Mis à jour le 30.04.2013 à 09h16

Par Gérard Courtois

Il est risqué d'écouter la Callas le samedi matin. On s'expose à voir la diva interrompue par la voix énergique de Lionel Jospin au bout du fil. L'ancien premier ministre reste, en effet, le meilleur avocat de son quinquennat à Matignon. Et quand il lit, à la "une" du Monde, que tous les gouvernements, de gauche comme de droite, ont été impuissants à lutter contre le chômage en France depuis quarante ans, son sang ne fait qu'un tour. Callas ou pas, il y a des "contrevérités" qu'il faut corriger !

Dont acte. Ces années 1997-2001 furent roses, effectivement. Le gouvernement Jospin avait trouvé un chômage record (près de 3,2 millions de demandeurs d'emploi) ; quatre ans plus tard, il fêtait son million de chômeurs en moins. Tout y avait contribué : un redémarrage de la croissance mondiale dont la France allait tirer le meilleur profit grâce à une habile politique conjoncturelle, au point de bénéficier de 3 % de croissance moyenne durant ces années ; mais aussi la création des emplois-jeunes, qui allait redonner espoir à beaucoup ; enfin la réduction du temps de travail – les fameuses 35 heures – qui, au-delà des controverses incessantes, concourut à la création de quelque 350 000 emplois.

Alors que le chômage vient de battre son record de janvier 1997, que la récession menace et que le pays s'enfonce dans la défiance et la dépression, la performance paraît presque irréelle aujourd'hui. Et pas seulement cette réussite en matière économique et sociale, tant le gouvernement Jospin offre, rétrospectivement, un miroir inversé de ce qu'a donné à voir la première année de mandat de François Hollande....

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