J’ai, depuis le début, la conviction que François Hollande et les siens, Moscovici en tête, font totalement fausse route. Et donc foncent allègrement dans le mur.
Il est possible que je me trompe.
Ma conviction n’établit aucune certitude, elle n’a, pour elle, que sa cohérence.
En revanche, j’aimerais qu’on m’explique.
L’establishment et le pouvoir médiatique qui en est le relais ont exigé que le président socialiste mène une politique résolument social-démocrate. Bien que cela ait échoué partout, Hollande, sous leur pression, a, en effet, pris cette direction.
Ils l’ont sommé de ratifier tel quel le pacte de stabilité Merkel-Sarkozy, même s’il n’obtenait rien en échange. Ce fut une faute, mais il l’a fait.
Ils ont clamé sur tous les tons qu’il convenait de mettre en œuvre, sous le nom de "pacte de compétitivité", la TVA sociale déjà concoctée par Nicolas Sarkozy. Cela lui coûtera sans doute cher, mais Hollande les a écouté.
Ils ont fait campagne en faveur d’un accord interprofessionnel "flexibilité contre sécurité". Au prix d’un divorce intersyndical, un tel deal a été conclu.
Ils ont plaidé en faveur d’un strict respect de l’orthodoxie bruxelloise, ce pourquoi il convenait de renoncer à toute relance pour privilégier le retour à l’équilibre budgétaire. Hollande les a écouté et a cherché à aller dans ce sens.
Ils ont conseillé de ne pas engager l’épreuve de force avec Mittal, quitte à désespérer les salariés de Florange. Hollande les a entendu.
Ils ont plaidé en faveur d’une livraison d’armes aux rebelles syriens. Là encore, Hollande les a presque écouté.
Bref, la politique menée par François Hollande est, pour l’essentiel, celle que l’establishment et le pouvoir médiatique, des éditorialistes radio aux chroniqueurs télé, du Monde au Figaro, du Point à l’Express en passant par l’Obs et parfois Marianne, n’ont cessé de conseiller, pour ne pas dire d’imposer. Parfois à raison, souvent à tort.
Même l’institution du "mariage pour tous" a été recommandée par la majorité des médias.
Lui en sont-ils reconnaissants? Le confortent-ils dans ses choix, qui sont avant tout les leurs? Pas du tout. Tous les jours, ils lui en mettent plein la figure.