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mardi 28 mai 2013

Gardes à vue en cascade autour de Tapie

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POLITIQUE -  le 28 Mai 2013

Gardes à vue en cascade autour de Tapie

            
L'avocat de Bernard Tapie, Me Maurice Lantourne, a été placé en garde à vue mardi, juste  après l’un des juges qui a rendu l'arbitrage en 2008 en faveur l’homme d’affaire dans la vente d'Adidas. Les deux hommes auraient masqué des liens entre eux. 
Un des juges arbitres dans l’affaire de la vente d’Adidas, l'ancien magistrat Pierre Estoup a ainsi été placé en garde à vue par les enquêteurs de la brigade financière de la police judiciaire parisienne. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir eu des liens professionnels anciens avec Me Maurice Lantourne, l’avocat de Bernard Tapie dans cette affaire. Ni l’un ni l’autre n'en avaient fait état au moment de l'arbitrage qui avait octroyé 403 millions d’euros à l'homme d'affaires. Selon Mediapart, l'avocat a donc à son tour été placé en garde à vue ce mardi.
La justice enquête sur la légalité de l'arbitrage depuis septembre 2012. De nombreuses perquisitions ont été réalisées notamment aux domiciles de Bernard Tapie et de Stéphane Richard, ex-directeur de cabinet de Mme Lagarde, aux cabinets de Me Lantourne.  Les policiers ont également perquisitionné les domiciles des trois juges arbitraux ainsi que le domicile et le bureau de Claude Guéant, ex-secrétaire général de l'Elysée. C’est dans ce cadre qu’ils auraient trouvé des preuves de liens entre un des juges et l’avocat de Bernard Tapie. Pierre Estoup est par ailleurs intervenu à la demande de Me Lantourne dans deux autres arbitrages, en 1999 et 2001. 
Selon l'Express, lors d'une nouvelle perquisition le 14 mai à l'une des résidences de M. Estoup, les policiers ont en outre saisi un livre écrit par Bernard Tapie et dédicacé en juin 1998 à M. Estoup, auquel il adresse "toute (s)on affection". Or l’homme d’affaire affirme ne pas connaître M. Estoup.
Aux yeux du député Charles de Courson, ce défaut d'information relève d'un conflit d'intérêts susceptible de remettre en cause la légalité de l'arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie.
Parallèlement à cette enquête, une procédure a été engagée devant la Cour de Justice de la République (CJR) contre l'ex-ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui avait pris fin 2007 la décision de recourir à cet arbitrage pour solder le contentieux. Mme Lagarde avait ensuite refusé un recours contre la décision du tribunal. Elle est visée par une enquête pour "complicité de faux et de détournement de fonds publics". Entendue durant deux jours la semaine dernière, la patronne du FMI a été placée vendredi sous statut de témoin assisté.
  • Mise à jour : selon le Canard Enchainé à paraître demain mercredi : "Sur ordre de Hollande, l'Etat décide de se constituer partie civile dans le dossier Tapie."

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