INTERNATIONAL - Cette journée s'annonçe tendue en Egypte à la veille de manifestations à l'appel du chef de l'armée d'une part et des partisans du président destitué Mohamed Morsi d'autre part.
Le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi a appelé mercredi les Egyptiens à lui manifester leur soutien massif vendredi 26 juillet pour "en finir avec le terrorisme", un discours qualifié d'"appel à la guerre civile" par les partisans du président destitué Mohamed Morsi, qui se mobilisent le même jour.
"Me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme"
"J'appelle tous les Egyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme", a déclaré le général Sissi lors d'une cérémonie militaire, une apparition qui a encore renforcé son image d'homme fort du pays. Un porte-parole du président par intérim Adly Mansour, Ahmed al-Maslamani, a affirmé plus tard que l'Egypte avait "débuté une guerre contre le terrorisme".Le général, également vice-Premier ministre et ministre de la Défense, a exhorté la population à "descendre dans la rue pour montrer sa volonté au monde, comme avant le 30 juin et le 3 juillet", en référence aux manifestations de masse pour exiger le départ de Mohamed Morsi, puis à sa destitution par l'armée.

Les Frères musulmans, mouvement de Mohamed Morsi, qui militent pour son rétablissement dans ses fonctions, ont condamné un "appel explicite à la guerre civile", et appelé à des rassemblements vendredi "contre le coup d'Etat". "Les menaces de Sissi, chef du coup d'État militaire sanglant, sont une déclaration de guerre civile", a insisté le mouvement, comparant son discours à celui du président syrien Bachar al-Assad "qui a lancé sa guerre contre le peuple syrien en demandant un mandat similaire".
Le groupe Tamarrod ("rébellion"), initiateur de la mobilisation contre le président déchu, a exprimé un soutien inconditionnel au général Sissi, appelant "le peuple à se masser sur les places d'Egypte vendredi pour réclamer officiellement le jugement de Mohamed Morsi et soutenir les forces armées égyptiennes dans leur guerre à venir contre le terrorisme".
170 morts depuis la chute de Morsi
Sur le terrain, deux soldats ont été tués mercredi dans une attaque dans le nord du Sinaï, frontalier d'Israël et de la bande de Gaza. Trois autres personnes ont été tuées dans cette région par l'explosion d'une voiture piégée à bord de laquelle elles circulaient. Et un policier a été tué dans la nuit de mardi à mercredi et 28 autres personnes blessées par un engin explosif devant le commissariat central de Mansoura, dans le delta du Nil (nord), selon les services de santé.
L'attentat n'a pas été revendiqué, mais survient dans un contexte d'affrontements souvent meurtriers depuis la déposition de Mohamed Morsi, qui ont fait quelque 170 morts.
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