CHÔMAGE - Face aux restructurations en rafale (Gad, Air France, Alcatel), le gouvernement peine à convaincre qu'il est en passe de faire refluer le chômage mais leur impact sur les statistiques de l'emploi reste en fait limité. Dernière victime en date, le transporteur Mory Ducros (5000 salariés). Son dépôt de bilan est l'un des plus importants en France depuis Moulinex en 2001. De quoi alimenter les doutes dans l'opinion sur l'engagement de François Hollande d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année, après un automne marqué par une succession de plans sociaux.
Le gouvernement, lui, n'en démord pas: "C'est à la fin de cette année que la courbe du chômage s'inversera", assurait encore récemment le ministre du Travail Michel Sapin. Il voit un signe encourageant dans le fait que deux fois moins d'emplois (17.000) ont été détruits au 3ème trimestre qu'au précédent. Au total, selon l'Insee, plus de 107.000 postes ont été rayés de la carte dans l'Hexagone depuis le début de l'année.
"Ce n'est pas vrai qu'il y a une explosion de plans sociaux, ce n'est pas satisfaisant, mais ce n'est pas pire" qu'en 2012, assure-t-on au ministère du Travail. L'année dernière, Petroplus, Doux ou Loret ont connu d'importantes défaillances, avec des milliers d'emplois supprimés. En 2013, on retiendra Kem One, FagorBrandt ou Virgin. À quelques semaines de l'échéance que s'est fixée François Hollande, ces plans sociaux, très médiatisés, font "mauvais effet", note Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. D'autant que "le sablier s'écoule".

L'impact des faillites médiatiques reste faible
"Cela peut créer un sentiment de tromperie" chez les Français, déjà "marqués par le bug" qui a faussé les statistiques des demandeurs d'emplois en août, poursuit Frédéric Dabi. "Et entamer la crédibilité de la parole présidentielle", même si, dans les faits, l'impact de ces restructurations "sera relativement faible" sur les statistiques de l'emploi. Car si ces annonces laissent les salariés dans la détresse, les licenciements économiques ne représentent chaque mois qu'environ 2% des motifs d'inscription à Pôle emploi.
En septembre, Pôle emploi a enregistré 60.000 chômeurs supplémentaires, à cause des "oubliés" du bug d'août. On considère en réalité que les vrais nouveaux chômeurs étaient 25.000 en août et 35.000 en septembre. Regardez le graphique sans l'effet du bug....
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