| L'actualité du lundi 30/12/2013 La UNE Mélasse
La dérive
de Dieudonné a clairement besoin d’être enrayée. Mais comment ?
Le pire serait de laisser filer, de balayer cette affaire d’un revers de
main au prétexte qu’elle pue et qu’elle ne mérite même pas que l’on s’y
attarde, le mépris restant la plus forte des sanctions. Non, il faut
en parler, et surtout expliquer. Sans relâche. Car ce qui fait le
plus peur dans toute cette mélasse, bouillie mâchée et remâchée
de haines et d’aigreurs, c’est qu’elle touche un grand nombre de personnes,
des jeunes surtout (voir l’incroyable nombre de clics sur le Web), et qu’à
ne pas décrypter, on risque la confusion. Dieudonné n’est pas
un anar antisioniste et antisystème comme ses fans aiment
à le présenter, c’est un antisémite enfermé dans un délire
paranoïaque qui a été condamné à plusieurs reprises pour ses propos.
Il suffit pour s’en convaincre de lire (ci-contre) sa définition
de la «quenelle», donnée en 2009 à Libération.
A ce niveau-là, on se dit qu’un psychiatre serait peut-être plus
utile qu’un ministre de l’Intérieur. Interdire ses spectacles, comme
le souhaite Manuel Valls, risque de conforter l’«humoriste» dans sa
paranoïa et sa victimisation.
Mais il ne faut pas hésiter à le sanctionner
chaque fois qu’il se place hors
la loi. Et surtout, aux médias, aux parents, aux éducateurs
de faire leur boulot, avec pédagogie. De ne rien laisser passer. De
mettre en regard les provocs de Dieudonné et les dates de ses
spectacles (ceux-ci représentent une manne financière non négligeable). Au
passage, il est assez risible de voir un footballeur tel Anelka
se faire le chantre de l’antisystème, lui qui, comme beaucoup de ses
comparses, en profite à plein. Montrons-nous d’autant plus vigilants que
ces dérives s’inscrivent dans un climat malsain où l’injure raciste a tendance à se
banaliser.
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