CENTRAFRIQUE - De nombreux militaires français de l'opération Sangaris étaient déployés jeudi 26 décembre sur les principaux axes de Bangui, au lendemain d'une journée de panique et de tirs dans une grande partie de la ville qui a fait cinq morts parmi les militaires tchadiens, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les artères menant à l'aéroport étaient occupées par l'armée française, dont les nombreux véhicules blindés et de transport de troupes bordent les avenues. Des soldats français menaient des opérations de fouille dans les quartiers proches de l'aéroport autour desquels de nombreux coups de feu ont été entendus ces dernières 24 heures.
Des habitants commençaient à sortir timidement de chez eux. Au sol, sur le bitume ou dans la poussière, des douilles de mitrailleuse lourde témoignaient des affrontements de la veille.
Panique dans les quartiers nord
Mercredi, des tirs d'origine indéterminée, ponctués de détonations, avaient semé la panique dans les quartiers nord de la capitale puis près de l'aéroport, provoquant la fuite de milliers de personnes. L'origine de ces affrontements, et les belligérants impliqués, restent pour le moment inconnus. Les violences ont progressivement cessé avec la tombée de la nuit qui a été relativement calme et ponctuée de quelques rafales sporadiques.
Cinq soldats du contingent tchadien de la force africaine en Centrafrique (Misca) ont été tués mercredi dans ces affrontements à Bangui, a annoncé jeudi à l'AFP un porte-parole de cette force. "J'ai appris que cinq soldats tchadiens ont été tués", a déclaré Eloi Yao. "Hier (mercredi), la ville était dans la confusion totale, et cette confusion a duré jusqu'à la fin de soirée, nous essayons aujourd'hui de comprendre ce qui s'est passé".
Selon des habitants, interrogés au téléphone par l'AFP, des miliciens "anti-balaka" (milices d'auto-défense chrétiennes) auraient attaqué des soldats du contingent tchadiens dans le quartier Gobongo, non loin de l'aéroport. Des militaires du contingent burundais auraient également été pris à partie.
Toujours selon des habitants de différents quartiers, interrogés au téléphone par l'AFP, des éléments de l'ex-rébellion Séléka se seraient joints aux soldats tchadiens pour repousser les miliciens anti-balaka. Ces affirmations n'ont pas été confirmées par la Misca, de source militaire française ou indépendante....