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lundi 30 décembre 2013

Eloge de l'égalité un article de Gérard Filoche



http://www.filoche.net/

Eloge de l’égalité

L’histoire de l’humanité est l’histoire de la conquête de l’égalité entre les peuples, entre les classes sociales, entre les individus. Egalité des droits, égalité des chances, égalité réelle.

Au début, il y a deux humains et un morceau de viande. L’un des deux humains tue l’autre pour avoir le morceau de viande. C’est la « concurrence libre ». Ensuite, il y a partage du morceau de viande sans que l’un tue l’autre : mais c’est le plus fort qui prend le plus gros morceau. C’est la concurrence pas faussée. Après, c’est le partage du morceau de viande à égalité. C’est le début de la fin de la concurrence sauvage. Enfin, le principal du morceau de viande pourra être donné à celui des deux qui en a le plus besoin : c’est la sécurité sociale. C’est l’histoire résumée du progrès des civilisations, l’humanité passe ainsi de la concurrence primate à l’intelligence collective sociale.

Une société rongée par les cancers des inégalités ne peut être digne et durable. 500 familles richissimes d’un côté et 10 millions de pauvres de l’autre, c’est intolérable. Trois hommes sur la planète possèdent plus que les 48 pays les plus pauvres. Comment être riche dans un océan de misère ? Comment être pauvre sans se révolter contre le pillage des riches ?

Pas de liberté sans égalité, car sinon c’est la liberté du renard dans le poulailler. Pas de fraternité sans égalité car sinon, les individualismes les plus féroces l’emportent. Pas de socialisme sans égalité dans l’éducation, la création, la production, l’échange, la communication, l’information, l’expression, la décision, l’action collective – sans démocratie.

La marche à l’égalité implique de passer de l’égalité formelle à l’égalité réelle. Elle implique abondance et répartition des richesses selon les besoins. De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins. L’égalité réelle libère autant les oppresseurs que les opprimés : contre toutes les haines, les racismes, les préjugés, les tabous. Elle apaise, sans les supprimer, les milliards de différences entre les milliards d’humains. L’égalité est le contraire de l’égalitarisme, elle ne nivelle pas, elle épanouit, elle ne réduit pas, elle exalte. Elle est la condition de l’émancipation humaine.

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