POLITIQUE - Jean-Marie Le Pen s'est élevé vendredi 27 décembre contre toute volonté de changer le nom du FN, une possibilité ouverte par sa fille Marine Le Pen, affirmant que c'était "complètement débile", "scandaleux" et "impensable".
"Je dirais que c'est complètement débile, c'est scandaleux, c'est indécent. Le changement de nom du FN est impensable", affirme Jean-Marie Le Pen dans son journal de bord hebdomadaire vidéo diffusé sur Internet.
"Ce nom a été honoré, il a créé une condition d'existence d'un parti politique français depuis 40 ans, et il a été soutenu par des milliers, des centaines de milliers de sacrifices de militants et adhérents du FN", plaide le leader historique du FN - dont il est aujourd'hui président d'honneur - qui a toujours été résolument hostile à tout changement de nom.
Ces militants "ne toléreraient pas que je ne sais qui ou je ne sais quoi veuillent changer dans je ne sais d'ailleurs quelle intention plus ou moins honnête le nom d'un mouvement qui est très honorable, le Front national", a encore déclaré Jean-Marie Le Pen.
Pour sa fille, "pas un tabou"
Alors que sa fille Marine Le Pen avait dit mi-décembre que le changement du nom du FN n'était "pas un tabou", le patron historique du FN affirme : "Rien n'est tabou en France, c'est vrai, mais (le nom) doit être respecté".
"Je suis sûr que les militants du FN feront en sorte que les ambitions qui peuvent se manifester sur d'autres couleurs ou d'autres noms ne puissent pas triompher", affirme-t-il, alors que Marine Le Pen avait dit que "si un jour ce débat devait être ouvert, il serait ouvert auprès des adhérents pour savoir ce qu'ils en pensent". L'actuelle présidente du FN s'était dite elle-même "assez attachée au nom FN".
Précédemment, ce sont deux des vice-présidents du FN, Louis Aliot et Florian Philippot, qui avaient tenu des propos similaires, le premier jugeant en décembre qu'"aucun débat n'est à écarter" tandis que le second assurait en juin que le "débat n'est pas tabou".
Le GUD, un "club d'étudiants"
Interrogé par ailleurs sur les responsables du FN à qui l'on reproche d'avoir été au Groupe union défense (GUD) dans leur jeunesse, Jean-Marie Le Pen affirme que ce "ce n'est pas une organisation terroriste, mais un club d'étudiants, certes de droite, voire d'extrême droite, mais rien de particulier".
Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et prestataire régulier du FN avec sa société Riwal, est un ancien dirigeant du GUD, mouvement étudiant d'extrême droite qui s'est fait connaître par sa violence sur certains campus dans les années 1970.