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mercredi 26 février 2014

Le chômage continue de grimper en France

Le chômage continue de grimper en France




La série noire continue: le chômage a encore grimpé en janvier en France, pour atteindre le niveau record de 3,31 millions d'inscrits à Pôle emploi n'ayant aucune activité, et le gouvernement repousse désormais à fin 2014 l'objectif d'un reflux.
Après le camouflet de l'inversion ratée de la courbe du chômage fin 2013, et à un mois des municipales, les chiffres publiés mercredi entérinent une nouvelle dégradation: 8.900 nouveaux inscrits dans la catégorie A (sans aucune activité) en métropole et 23.600 si l'on inclue ceux qui exercent une petite activité, soit 4,92 millions au total, du jamais-vu.
Depuis mai 2011, les chiffres de Pôle emploi n'auront montré d'embellie qu'à deux reprises, en août et en octobre 2013. Mercredi, le ministre du Travail Michel Sapin s'est fixé une nouvelle échéance pour enrayer cette spirale infernale: la fin de l'année.
"Toute la politique gouvernementale est axée sur un objectif simple et compréhensible pour tous, à la fin de l'année il faudra qu'il y ait moins de chômeurs", "c'est l'objectif que nous nous sommes fixé", a déclaré Michel Sapin lors de l'émission Questions d'Info (LCP/AFP/France Info/Le Monde).
Quant aux mauvais chiffres de janvier, le ministre du Travail a dit préférer "commenter "8.000 que "70.000, ce qui était le cas sous Nicolas Sarkozy, ou "30.000, ce qui était le cas au début de l'année 2013". Dans un communiqué, le ministère du Travail a qualifié cette augmentation de "légère".
Le mois de janvier a aussi marqué un coup d'arrêt à l'embellie observée chez les jeunes depuis le printemps 2013. Leur nombre était stable le mois dernier, mais reste en baisse de 1,4% sur un an.
Ce sont encore les seniors qui paient le plus lourd tribut : "1% en un mois, "11,6% en un an, soit une véritable explosion. Ils étaient plus de 750.000 à pointer à Pôle emploi à la fin du mois dernier.
Michel Sapin a en conséquence estimé mercredi qu'il fallait désormais "centrer une partie des efforts" sur les plus de 50 ans. Il a plaidé pour une prise en compte de l'emploi des seniors dans les contreparties aux allègements de charges prévus dans le cadre du pacte de responsabilité, arme ultime du gouvernement dans la lutte contre le chômage.
- Miser sur le pacte -
En plus de son arsenal d'emplois aidés, le gouvernement mise maintenant sur le "pacte", "qui peut faire la bascule", selon Michel Sapin. Patronat et syndicats se rencontreront vendredi pour donner le coup d'envoi des discussions.
En attendant que "la croissance prenne le relais mi-2014", notamment grâce à ce pacte censé réveiller la confiance des entrepreneurs, Michel Sapin compte toujours sur sa "boîte à outils" : 340.000 emplois aidés classiques, 50.000 emplois d'avenir supplémentaires, 100.000 formations d'urgence pour les chômeurs et une "accélération" du contrat de génération, dont le dispositif vient d'être modifié.
Il se félicite aussi des signaux positifs envoyés par l'économie française: pour la première fois depuis le début 2012, elle a recommencé à créer des emplois dans le secteur marchand au 4e trimestre 2013. Une évolution liée principalement à un regain de l'intérim, considéré comme précurseur du marché de l'emploi.
Selon l'Insee, la croissance a aussi été un peu plus forte que prévu en 2013 ("0,3%). Mais "il faut aller plus loin pour (...) faire reculer le chômage", "si on veut créer plus d'emplois, il faut une croissance plus forte que 1%", reconnaît le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici.
La prévision actuelle du gouvernement pour 2014 est de 0,9%, celles des organismes internationaux vont de 0,8% à 1,1%. Or, les économistes estiment généralement que 1,5% est nécessaire pour faire refluer le chômage.
Aucun organisme ne prédit d'embellie en 2014. La Commission européenne, qui estime que le chômage devrait commencer à décroître légèrement cette année dans la zone euro, a ainsi douché tout espoir pour la France, indiquant indiqué mardi qu'elle n'attendait pas d'impact éventuel de la récente réforme du marché du travail avant 2015, et tablant sur une stagnation du taux à 11% en 2014 et 2015.
L'assurance chômage Unedic table pour sa part sur 63.200 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires en 2014.


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