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jeudi 27 février 2014

UMP : que sait-on de Bygmalion, la boîte de com' proche de Copé ?

                                   FranceTV Info

UMP : que sait-on de Bygmalion, la boîte de com' proche de Copé ?

La société a été fondée en 2008 par deux anciens collaborateurs du président de l'UMP, aujourd'hui accusé de l'avoir favorisé pendant la campagne présidentielle de 2012.

                                 Jean-François Copé participe à un meeting, le 26 février 2014, à Nantes (Loire-Atlantique). 
Jean-François Copé participe à un meeting, le 26 février 2014, à Nantes (Loire-Atlantique).  (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)
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ean-François Copé dans la tourmente. Le président de l'UMP est accusé, par Le Pointdu jeudi 27 février, d'avoir "sponsorisé avec l'argent de l'UMP" la société Bygmalion, fondée par deux de ses proches. L'entreprise aurait profité de l'élection présidentielle de 2012 pour surfacturer certaines de ses prestations. 
Francetv info se penche sur cette société, peu réputée pour sa transparence. 

Une PME fondée par deux amis de Copé

L'agence de communication a été créée en 2008 par Bastien Millot et Guy Alves. Les deux hommes connaissent bien Jean-François Copé : ils ont travaillé à ses côtés pendant plus de dix ans en tant que collaborateurs à la mairie de Meaux. Ils le retrouvent ensuite dans ses cabinets successifs, "les trois fois où il a été ministre", note Le Point.
Dans les colonnes de l'hebdomadaire, Guy Alves raconte la genèse de l'entreprise : "J'ai appris que l'agence de communication historique de l'UMP (...) était à vendre. C'était une belle boîte (...) qui avait besoin d'un nouveau souffle pour se développer." En quelques mois, les associés trouvent l'argent nécessaire, par le biais d'Emmanuel Limido, un ancien banquier et gestionnaire de fonds lié au Qatar. 
Aujourd'hui, la boîte possède plusieurs filiales, note Le Monde, dont Bygmalion TV, créée en 2009, et Ideepole, spécialisée dans la formation continue.

Une relation privilégiée avec l'UMP

L'intimité de Guy Alves et Bastien Millot avec Jean-François Copé porte vite ses fruits. D'après Le Point, celui qui est à l'époque chef de file des députés UMP "irrigue la jeune pousse de commandes". De quoi accélérer son ascension. 
Selon Le Canard enchaînéBygmalion se voit confier, dès 2010, le budget communication de l'UMP. La PME gère aussi les plaquettes des députés UMP pour leur bilan de mi-mandat, la création de sites internet ou encore le recrutement de "futures stars de l'UMP" pour une émission pensée par Jean-François Copé à l'occasion des législatives de 2012. Le tout sans appel d'offres.
Le groupe Bygmalion prend toute son ampleur à l'UMP pendant la campagne présidentielle, grâce à sa filiale Events & Cie. "Entre 2010 et 2012, alors que les finances de l'UMP sont dans le rouge (...) la petite boîte de com' connaît, elle, une croissance fulgurante", indique Le Point, parlant d'un "envol sponsorisé". La boîte gère alors l'organisation des universités d'été, des journées parlementaires, des conseils nationaux puis, cerise sur le gâteau, des meetings de Nicolas Sarkozy. Facture finale : huit millions d'euros, dont cinq millions pris en charge par le parti. 

Et de nombreuses zones d'ombre

Mais Bygmalion cultive sa discrétion. Selon un cadre du parti cité par Le Canard enchaîné, ses contrats avec l'UMP "font partie des secrets les mieux gardés". Les informations sur l'agence ne sortent que par bribes. Impossible de connaître le nombre exact de salariés. Son chiffre d'affaires est lui aussi gardé secret. D'après Le Point"les comptes de la société ne sont plus publiés depuis 2009"
L'hebdomadaire pointe aussi l'origine mystérieuse des fonds. "Pendant trois ans, le véritable investisseur est resté totalement invisible", note le journal, décrivant un montage financier complexe avec une société luxembourgeoise dirigée par Emmanuel Limido. Ce dernier a servi d'intermédiaire pour la vente de biens immobiliers au Qatar quand Jean-François Copé était ministre du Budget.
Ces zones d'ombre n'ont pas échappé à certains cadres de l'UMP. "Tout le monde savait"assure aujourd'hui le député Lionel Tardy, proche de François Fillon. En 2013, ce dernier avait demandé à son rival la "transparence" sur la gestion du parti, évoquant à mot couvert Bygmalion.

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