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dimanche 30 mars 2014

Municipales: un second tour sans appel pour le PS

Municipales: un second tour sans appel pour le PS



AFP/AFP/Archives - Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, le 6 mars 2014 à Berne
Les socialistes se sont vus infliger une très lourde sanction dimanche à l'issue du deuxième tour des municipales, avec la perte de nombreuses et importantes villes, ce qui a suscité y compris dans les rangs de la majorité, des appels pressants à changer de cap politique et de gouvernement.
"Ce soir est un jour de tristesse pour tous les socialistes", a déclaré François Rebsamen, proche de François Hollande, pourtant heureux d'avoir été réélu à Dijon, tandis que Ségolène Royal évoquait "un avertissement très sévère qu'il faut prendre très au sérieux".
A 21H00, la liste des villes perdues par le PS, la plupart du temps au profit de l'UMP, s'allongeait: Toulouse, Amiens, Reims, Angers, Roubaix, Tourcoing, Laval, Belfort, Périgueux et même Brive-la-Gaillarde, en terre corrézienne chère au chef de l?État
Illustrant l'ampleur du revers, des bastions historiques socialistes comme Saint-Étienne, Limoges (aux mains de la gauche depuis 1912), La Roche-sur-Yon (depuis 37 ans à gauche), Chambéry (depuis 25 ans à gauche) ont basculé à droite.
Autre résultat symbolique de cette défaite: le maire sortant PS de Quimper et très proche conseiller de François Hollande, Bernard Poignant, qui briguait un 4e mandat, s'est vu ravir sa ville par la droite.
A Pau, François Bayrou (MoDem) enlève la mairie au PS et à Grenoble, la liste écologiste-Parti de gauche ravit la municipalité au PS. Sans compter de nouvelles villes tombées aux mains du FN.
Marseille, sur laquelle les socialistes avaient, avant le premier tour, fondé beaucoup d'espoirs, reste entre les mains de Jean-Claude Gaudin (UMP).
Parmi les rares bonnes nouvelles, le PS conserve Paris. Surtout, il garde Strasbourg, où le combat était beaucoup plus serré, Villeneuve-sur-Lot, la ville de l'ex-ministre Jérôme Cahuzac et Cherbourg, ville du ministre Bernard Cazeneuve. Le PS remporte aussi Douai (Nord), à droite depuis plus de 30 ans.
Chez les ministres, Pierre Moscovici est battu à Valentigney (Doubs) et Guillaume Garot à Laval.
Humiliation aussi pour le PS à La Rochelle où le dissident ex-PS Jean-François Fountaine, proche du dissident Olivier Falorni qui avait battu Ségolène Royal aux législatives de 2012, arrive en tête.
Au premier tour, le PS avait déjà perdu Hénin-Beaumont au profit du FN ou Niort au profit de l'UDI
- 'Une cata'! -
Ce sont "des résultats mauvais pour la gauche ", a déclaré la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, qui a assuré: "Nous entendons le message qui a été passé par les électeurs, nous l'entendons".
"C'est une défaite, on ne va pas barguigner", glissait un proche de François Hollande. C'est "une cata!", renchérissait un député, tandis que pour le sociologue du CNRS Jean Viard interrogé par l'AFP, c'était "une vraie sanction". Selon lui, si la gauche perdait "au-delà de 150 villes, ce serait vraiment une Bérézina".
Deux jours avant le deuxième tour, le PS s'attendait à perdre entre 120 et 160 villes de plus de 10.000 habitants.
Alors qu'il s'agit du premier test électoral national à mi-mandat pour François Hollande, nombreux sont ceux qui réclamaient dimanche soir un changement de cap.
L'aile gauche du parti a rendu publique dès l'annonce des résultats une "adresse au président de la République" dans laquelle elle l'exhorte à "changer de cap". "Le sujet central n?est pas la demande d?autorité, il est le refus de l?austérité", assure-t-elle.
"Il est temps de changer de politique et de gouvernement", a lancé le député Pouria Amirshahi (aile gauche également), alors qu'un remaniement est attendu dans les tout prochains jours.
La "gauche populaire", autre courant du PS, a jugé que "sans réorientation rapide de la politique, le vote de la confiance au futur gouvernement n?est pas acquis".

"Un message a été émis par les Français", qui ont une "demande de résultats sur l'emploi, une demande de justice sociale", a convenu le numéro un Harlem Désir. Pour le ministre de l'Emploi Michel Sapin, il faut "infléchir" l'action du gouvernement en prenant en compte le message des électeurs.

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