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lundi 31 mars 2014

Valls pourrait faire de l'ombre au président, estiment nombre d'éditorialistes

Valls pourrait faire de l'ombre au président, estiment nombre d'éditorialistes



AFP/AFP/Archives - Francois Hollande, Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls le 12 juin 2013 sur le perron de l'Elysée à Paris

Pour nombre d'éditorialistes mardi, François Hollande a tranché en "chef", prenant le risque de Manuel Valls à Matignon où celui-ci pourrait se "rocardiser", à moins qu'il ne fasse de l'ombre au président.
"Le Président a tranché comme un chef", admet Eric Decouty dans Libération, tout en estimant qu'à "trois ans de la présidentielle, le chef de l?Etat n?aura pas d?autre joker."
"Valls risque-t-il d'être rocardisé?" se demande Patrice Chabanet (Le Journal de la Haute-Marne) qui note que "c'est le prix à payer pour ne pas attendre l'échéance présidentielle de 2022."
"François Hollande vient de tuer son meilleur ennemi", et "nous repasse le film de Mitterrand qui étouffe le populaire Rocard à partir de 1988", pense Yann Marec du Midi Libre.
" Manuel Valls est un risque parce qu?il n?est pas certain qu?il réussisse à redresser le pays" avance Cécile Cornudet dans Les Echos, "le pire, c?est qu?il est aussi un risque s?il réussit trop bien", ajoute-t-elle.
Bruno Dive dans Sud-Ouest trouve aussi que le chef de l'Etat s'est "inspiré de son mentor socialiste, François Mitterrand", il estime également qu'il prend un vrai risque : "Ou Valls réussit et il devient un rival sérieux pour le président dans la perspective de 2017 ; ou il échoue et c?est le quinquennat qui part à vau l?eau".
"En cas de réussite, le chef de l?État tirera les marrons du feu en 2017. En cas d?échec, il aura éliminé son principal concurrent à gauche, immolé comme son prédécesseur", pense aussi Raymond Couraud de L?Alsace.
"Valls se souvient que Mitterrand nomma, en 1988, son rival, Rocard, à Matignon pour "lever l'hypothèque Rocard". Mais il se croit plus malin", affirme Christine Clerc dans Le Télégramme.
"Un bail à Matignon (...) n'est pas le plus sûr moyen de préparer 2017", reconnaît Michel Urvoy de Ouest-France, tout en soulignant que "pour François Hollande, ce peut-être le moyen de mieux éroder la popularité d?un concurrent possible."
"D?autres socialistes s?inquiètent surtout de la popularité arrogante de l?ancien ministre de l?Intérieur qui pourrait rapidement faire beaucoup d?ombre au président", trouve Christophe Hérigault (La Nouvelle République du Centre-ouest)
Un président qui a tranché dans le vif juge François Ernenwein dans La Croix : "A cette question brutale d?un changement de politique, François Hollande a donné une réponse nette" en nommant Manuel Valls.
"C?est un peu comme lorsqu?on appelle police secours. Il y avait urgence, il fallait frapper vite et fort. Ce sera Manuel Valls", commente Jean-Claude Souléry (La Dépêche du Midi).
Dans L'Humanité, Patrick Apel-Muller regrette que l'arrivée de Valls "confirme que François Hollande est malentendant, voire sourd au pays" et prévient que "le choix de Manuel Valls rassure la droite, inquiète la gauche et froisse des écologistes qui auront attendu cet ultime épisode pour prendre leurs distances.
L'arrivée de Manuel Valls à Matignon rappelle un ancien Premier ministre à Paul-Henri du Limbert du Figaro, mais... pas Rocard.

"On pense à Mitterrand répondant à Chaban-Delmas après son discours sur la Nouvelle Société : "Quand je vous regarde, je ne doute pas de votre sincérité, mais quand je regarde votre majorité, je doute de votre réussite"" avait-il dit.

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