ALSTOM - Arnaud Montebourg en veut très fort au patron d'Alstom de lui avoir caché qu'il discutait avec l'Américain General Electric pour un éventuel rachat de sa branche énergie. Et fidèle à son habitude, le ministre de l'Economie n'a pas hésité à employer des mots qui fâchent pour se faire entendre.
Interpellé ce mardi 29 avril lors des Questions au gouvernement, Arnaud Montebourg s'est vivement emporté contre Patrick Kron qu'il a accusé de lui avoir menti depuis plusieurs mois, ironisant même sur la nécessité de recourir à des "détecteurs de mensonges" pour les présidents du Cac40.
"Depuis le mois de février, j'interroge Monsieur Patrick Kron, président de cette entreprise qui est notre fleuron national. Alors que je l'ai interrogé dûment, et solennellement, il m'a toujours dit qu'il n'avait aucun projet d'alliance", a-t-il assuré devant les députés. "Est-ce que le ministre de l'Economie doit aller installer un détecteur de mensonges dans son bureau pour les présidents du Cac40 qui n'ont pas le civisme élémentaire d'avertir leur gouvernement?", s'est-il encore indigné.
"Aucun gouvernement n'accepterait le fait accompli d'être informé un vendredi qu'un des fleurons de son industrie qui vit de la commande publique avec 20 milliards de chiffre d'affaires et 95.000 salariés soit vendu le dimanche soir", a encore déclaré le ministre de l'Economie pour justifier l'intervention de l'Etat dans ce dossier sensible.
Un conseil d'administration décisif doit se tenir en fin de journée chez Alstom, dont les activités énergétiques sont convoitées par l'américain General Electric et l'allemand Siemens.
Le groupe allemand Siemens a formulé une offre pour la reprise d'une partie des activités du groupe industriel Alstom, qui "est en train d'être déposée", a déclaré mardi le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg à l'occasion des questions au gouvernement à l'Assemblée.
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