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vendredi 30 mai 2014

Après la victoire du FN, une semaine politique à bouleversements

Après la victoire du FN, une semaine politique à bouleversements




Victoire historique du FN aux européennes, déroute sans précédent pour le PS au pouvoir, nouvelle crise de leadership à l'UMP: le paysage politique français a été durablement bouleversé cette semaine.
Les sondages avaient vu juste: le parti de Marine Le Pen est arrivé en tête le 25 mai, avec 24,25% des voix, sur fond d'abstention à 57%, contre 59,5% en 2009.
La victoire frontiste a été un coup de tonnerre, tant à l'UMP (20,80%) qu'au PS (13,98%), en proie à leurs propres affres.
Côté PS, c'est la "très grosse gueule de bois", a commenté Thierry Mandon, porte-parole du groupe des députés. Réunis au lendemain du scrutin, ceux-ci laissent éclater leurs doutes. "On n'est pas sûrs d'être au second tour" en 2017, a lâché, désabusé, Olivier Faure.
Faut-il aller plus à gauche, comme le réclame la gauche du parti, et "réinstaurer une politique de classe au profit des plus démunis", selon le voeux de leurs alliés d'EELV, qui ont quasiment divisé leur score de 2009 par deux, à 8,95% ?
Mais "aller plus vite et plus fort nous conduirait rapidement à une impasse", avertit François Kalfon, cofondateur de la Gauche populaire.
Si les Verts jugent le couple exécutif "à côté de la plaque", le président PS de l'Assemblée Claude Bartolone perçoit "un problème entre les Français et Hollande".
Tandis que le Premier ministre tente de circonscrire l'incendie en invitant ses amis à "faire bloc", le président Hollande tranche: "la ligne de conduite, elle ne peut pas dévier en fonction des circonstances", lance-t-il à la télévision lundi soir.
La preuve: il présentera sa réforme territoriale probablement dès lundi ou mardi. "C'est une réforme structurante du quinquennat, donc ce sera un moment fort", apte à redorer le blason du chef de l'Etat, espère-t-on à l'Elysée.
Selon un sondage OpinionWay, seuls 3% des Français veulent qu'il soit le candidat PS en 2017, contre 26% à Manuel Valls. Plus embêtant pour celui que Laurent Fabius avait surnommé "Monsieur 3%" en 2011 (ce qui ne l'avait pas empêché de gagner la primaire puis la présidentielle), 40% des sympathisants socialistes lui préféreraient Valls comme champion.
S'il en est affecté, le président ne le montre pas. Jeudi, il déjeunait à Clairefontaine avec les Bleus en partance pour le mondial de foot au Brésil. Le 6 juin, au 70e anniversaire du Débarquement, il sera sur les plages normandes, Barack Obama et Vladimir Poutine à ses côtés. Sans compter la promenade au marché aux fleurs et aux oiseaux à Paris, en compagnie de la reine d'Angleterre.
- Qui, pour la relève de Copé ? -
Côté UMP, la situation est grave. L'affaire Bygmalion et ses cascades de fausses factures pourraient susciter encore bien des remous.
Jean-François Copé a été forcé à la démission mardi, au terme d'un bureau politique violent. "Barre-toi!", lui a lancé Dominique Dord, ex-trésorier du parti.
Un triumvirat d'anciens Premiers ministres - Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, François Fillon - assurera l'intérim, à partir du 15 juin, date de départ de M. Copé, jusqu'à un congrès le 12 octobre.
Pour éviter des psychodrames, comme la bataille fin 2012 entre copéistes et fillonistes, le maire de Bordeaux, désormais personnalité préférée des Français, propose que les candidats à la présidence du parti ne le soient pas à la primaire.
Alors qui, pour la relève de M. Copé ? Fillon et Juppé ont décliné, primaire oblige. Pour les mêmes raisons, Xavier Bertrand ne devrait pas y aller, ni Raffarin, qui vise le "plateau" du Sénat. Valérie Pécresse ambitionne la présidence de l'Ile-de-France, et François Baroin a dit non.
Laurent Wauquiez ? Nathalie Kosciusko-Morizet ? Cela dépendra de la ligne qui l'emportera au congrès, entre ceux qui veulent affirmer des "convictions fortes à droite" ou ceux qui veulent l'alliance avec le centre, comme Alain Juppé.
Au centre (UDI et MoDem étaient alliés le 25 mai), on a sorti sa calculette. Près de 10% les suffrages le 25 mai peuvent en faire le faiseur de roi. Donc on observe, on soupèse. François Bayrou et Jean-Christophe Lagarde disent non, François Sauvadet et Maurice Leroy oui.

Et Nicolas Sarkozy? Depuis son plaidoyer à trois jours du scrutin, pour une Europe rénovée, l'ancien président reste coi. Si la Droite forte espère son "retour", Hervé Mariton estime que celui-ci "ne s'impose pas". Alors que l'avocat de Bymgalion Me Patrick Maisonneuve a pointé une affaire "des comptes de campagne" sarkozyste, l'ex-président a fait savoir via son fidèle Brice Hortefeux qu'il était "très mécontent" de voir son nom associé à cette "curieuse actualité".

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