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vendredi 30 mai 2014

Hollande: encore trois ans?

Hollande: encore trois ans?


La victoire historique du Front national et la faiblesse inédite du Parti socialiste aux élections européennes mettent en péril le quinquennat de François Hollande. Autant que sa politique ou son équipe, ce qui est en question, après ce nouvel échec cinglant, c'est la personne même du président. Comme si tout avait changé depuis deux mois, sauf lui.
Ce quinquennat avait 2 ans, déjà Marine Le Pen perçait sous François Hollande. Pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2012, le Front national gagne 2,5 millions de voix. De 2012 à 2014, il passe de la troisième à la première place. Aux élections européennes du 25 mai, il arrive en tête dans 71 départements. Comme si, selon le mot sans concession d'un élu socialiste, "nous subissions les mêmes dommages qu'avec le chef de l'Etat précédent, mais en plus fort, plus violent, plus accéléré". Le 26 mai, au lendemain des élections européennes, qui voient le Parti socialiste passer sous la barre des 14%, le Premier ministre, Manuel Valls, invité de RTL, est obligé de préciser, pour chasser les doutes : "Le quinquennat doit aller à son terme." On en oublierait presque que la mi-temps de cette présidence n'est pas encore atteinte.
"On ne regarde jamais suffisamment les résultats des élections européennes pour ce qu'elles révèlent sur le plan national", a écrit François Hollande (in Droits d'inventaires, 2009). Aujourd'hui, le pouvoir n'a qu'un mot à la bouche, "résultats", pour expliquer qu'un jour les courbes s'inverseront, qu'un jour le président redressera la situation. S'agit-il vraiment seulement de cela? "L'idée s'est répandue qu'il n'est pas à la hauteur de la fonction, c'est difficile de lutter contre cette impression", constate un ancien ministre de droite. Ce qui donne lieu, à gauche, à une traduction angoissée : et s'il était déjà trop tard?

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