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dimanche 31 août 2014

Université du PS : Valls n'a pas fait danser les foules

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Politique

                

Université du PS : Valls n'a pas fait danser les foules



A défaut d'avoir rassuré tous les socialistes, le Premier ministre s'est rassuré lui-même. Non, sa famille politique ne l'a pas rejeté lors de la clôture de l'université d'été du PS.


Manuel Valls, dimanche 31 août 2014 à La Rochelle. (XAVIERLEOTY/AFP)

Manuel Valls, dimanche 31 août 2014 à La Rochelle. (XAVIERLEOTY/AFP)

13h05. Les socialistes sont debout dans la salle plénière de l'Encan, là où s'achève ce dimanche 31 août l'université d'été du PS à La Rochelle. La conclusion est revenue à Manuel Valls. Elus et militants l'applaudissent. Presque poliment. Ni MGMT, ni "la Marseillaise", et encore moins Tracy Chapman ne parviendront non plus à faire danser les foules. Mais là n'était pas l'objectif.
Le Premier ministre a manifestement rempli la tâche qu'il s'était assignée : passer sans encombre ce premier test après la crise gouvernementale du week-end dernier. S'il n'y pas eu d'effusions, il n'y a pas eu non plus de révolte. La cassure du parti n'est pas actée, même si la plaie n'a pas pour autant été refermée.
En une heure de discours, il n'a pris aucun risque, il n'a fait aucune annonce. Il disait vouloir rassurer les socialistes, il s'est surtout rassurer lui-même. La partie n'était pourtant pas gagnée d'avance, comme en témoignent les premiers instants de son intervention.

"Les débats, c'est normal, c'est sain"

A peine s'installe-t-il derrière le pupitre, que des cris recouvrent ses premiers mots. Ils émanent des deux extrémités de la salle. "Vive la gauche, vive la gauche", scandent les partisans des députés frondeurs, devenus les meilleurs ennemis de l'exécutif. Mais ladite salle a été "bien organisée" : tout autour de la scène, sont installés les militants qui applaudissent.
Surtout, l'entame du discours de Manuel Valls n'appelle pas aux sifflets. Le Premier ministre évoque l'effondrement meurtrier d'un immeuble, ce dimanche matin en Seine-Saint-Denis. Le socialiste, lui, rend hommage à Christian Bourquin, le président de la région Languedoc-Roussillon récemment décédé. Recueillement.
L'esquive n'étant toutefois pas la figure favorite du nouveau locataire de Matignon, il lance d'emblée :
Qu'au sein d'un parti, il y ait des interrogations, des débats, c'est normal, c'est sain, c'est utile."
Les huées reprennent au fond de la salle, mais elles sont aussitôt recouvertes par des applaudissements quand il demande de "faire attention au choix des mots" : "Se respecter, c'est être capable de s'aimer."

"Nous ne faisons pas de l'austérité"

Sa ligne, dit-il, c'est "le devoir de vérité". Alors il passera outre les quelques mouvements d'humeur qui se manifesteront ici ou là pour dérouler sur "le pacte de responsabilité et de solidarité", sur la future "grande loi sur la croissance et le pouvoir d'achat"' sur la nécessaire relance de la croissance en Europe. Sans oublier les indispensables passages sur les valeurs républicaines ou la lutte contre les inégalités.
C'est évidemment sur le volet économique et social qu'il était le plus attendu. Un volet absent de son discours devant le Medef, mercredi dernier. Valls le savait, alors il a appuyé là où ça fait du bien. Sept fois, il répète :
Nous ne faisons pas de l'austérité !" Les 35 heures ? "Il n'y aura pas de remise en cause."
Il fait même applaudir Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, prenant soin de ne pas prononcer le nom d'Emmanuel Macron, nouvel épouvantail de l'aile gauche du parti.
A l'issue de son allocution, les députés frondeurs n'en sont pas moins circonspects. "C'est un discours qu'il a fait pour lui, sur le fond ça ne change rien", déplore Pouria Amirshahi. Tandis que Laurent Baumel sourit jaune : "Il avait fait le volet libéral devant le Medef, il a fait aujourd'hui le volet social." Christian Paul, lui, s'interroge : "Habileté ou grand écart ?"

"J'aime les socialistes"

Si les ministres de premier plan n'étaient pas nombreux à avoir fait le déplacement (Najat Vallaud-Belkacem, Christiane Taubira, Marisol Touraine), Valls peut toutefois se satisfaire d'une chose. Non, il n'est pas renié par sa famille politique, sa véritable famille, comme il aime à le rappeler :
Depuis que nos universités d'été existent, je crois n'en avoir manqué aucune, comme militant du MJS, du PS, comme élu, comme ministre, comme Premier ministre désormais."
Et d'assurer : "C'est pour tous ces débats... que j'aime et que j'aime les socialistes !" Ca va toujours mieux en le disant.
La Rochelle, Julien Martin – Le Nouvel Observateur
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