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dimanche 29 novembre 2015

HISTOIRE du 20 ème siècle - Les Crises.fr : Quand Paris et Londres refaisaient le Moyen-Orient sur le dos des Arabes

HISTOIRE du 20 ème siècle

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                                          Des images pour comprendre

29
Nov
2015

Quand Paris et Londres refaisaient le Moyen-Orient sur le dos des Arabes


Source : Pierre Haski, rue89.nouvelobs, 28/06/2014

Gravure de Mossoul, en Mésopotamie, au XIXe siècle : fin de partie pour le Moyen-Orient dessiné par le traité Sykes-Picot ? – ABECASIS/SIPA
C’est une page d’histoire vieille d’un siècle qui est en train de se refermer progressivement, dans les fracas de la guerre. En 1916, en plein conflit mondial et dans le plus grand secret, Français et Britanniques redessinaient la carte du Moyen-Orient post-ottoman en s’attribuant des zones d’influence : ce sont les célèbres accords Sykes-Picot que les convulsions actuelles de l’Irak menacent, de facto, de détruire.
Sykes-Picot : ces noms reviennent si souvent dans les discours sur le Moyen-Orient depuis un siècle qu’on en oublie les personnages et les circonstances qui les ont inscrits dans l’Histoire.
En 1916, l’Empire ottoman finissant est l’allié de l’Allemagne, et les alliés français et britanniques, les deux principales puissances coloniales, rivaux historiques mais engagés ensemble dans la « grande guerre », pensent déjà à se partager les dépouilles alléchantes de la Sublime Porte.

Le Moyen-Orient au XIXe siècle : l’Empire ottoman règne en maître – Atlas géopolitique du Moyen-Orient et du monde arabe, éd. Complexe, 1993
Rappel historique utile, tiré de l’Atlas géopolitique du Moyen-Orient et du monde arabe, sous la direction de Philippe Lemarchand, dont sont extraites ces cartes :
« Du XVIe au XIXe siècle, l’Empire ottoman contrôla, de la Grèce au Levant et à l’Algérie, la majeure partie du bassin méditerranéen. Devenu l’“homme malade de l’Europe” aux débuts de l’expansion coloniale, l’Empire, qui contrôlait de plus en plus mal ses provinces lointaines, fut progressivement dépecé par les puissances. »

François Georges-Picot et Mark Sykes

Deux hommes laisseront leur nom à ce remodelage de la carte :

François Georges-Picot vu par L’Illustration au début du XXe siècle – Wikimedia Commons/CC
  • François Georges-Picot, avocat puis diplomate français, en poste à Copenhague, Pékin, puis consul de France à Beyrouth au moment du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Il était membre du « parti colonial », ce comité de notables et d’élus français de tous les bords qui se donnait pour mission d’influencer les décisions politiques dans le sens de l’expansion (et par ailleurs, pour la petite histoire, grand-oncle de Valéry Giscard d’Estaing…) ;
Il négocie les accords secrets sur le Moyen-Orient au nom du ministère des Affaires étrangères, et sera par la suite haut-commissaire en Palestine et en Syrie (il était partisan déclaré d’une grande Syrie allant de l’actuel Liban jusqu’à Mossoul, dans le nord de l’Irak, évidemment sous contrôle français). Il sera ensuite ambassadeur en … Argentine !

Mark Sykes en 1918, un an avant sa mort de la grippe espagnole – Via Wikipédia
  • Mark Sykes, lieutenant-colonel de l’armée britannique, spécialiste du Moyen-Orient et membre du Parti conservateur.
Cet aristocrate anglais a participé à la guerre des Boers, au tournant du siècle, opposant l’armée britannique aux descendants de colons néerlandais pour le contrôle de l’Afrique du Sud, avant de se tourner vers le Moyen-Orient. Il visite en particulier à deux reprises le Kurdistan avant le début de la Première guerre mondiale.
Pendant la guerre, il est rattaché au War Office britannique, au nom duquel il négocia les accords secrets avec la France. On lui attribue un rôle dans la déclaration Balfour qui garantissait un « foyer national » aux juifs, mais aussi, selon l’historien israélien Tom Segev, une déclaration de mépris vis-à-vis des juifs dans un courrier adressé au futur roi Fayçal d’Irak…
Il mourra à l’age de 40 ans, en 1919 à Paris où il participait aux négociations de paix, victime de l’épidémie de grippe espagnole qui fit des millions de victimes. Son corps fut exhumé, avec l’accord de sa famille, en 2008, dans l’espoir de récupérer à des fins scientifiques des informations sur ce virus.

Les accords secrets franco-britanniques

L’état d’esprit concernant le futur Moyen-Orient est parfaitement résumé dans un article du Monde diplomatique de 2003, par Henry Laurens, professeur au Collège de France et grand connaisseur de l’histoire de cette région :
« Un certain nombre d’esprits romantiques du Caire, dont le plus célèbre sera T.E. Lawrence, le futur Lawrence d’Arabie, misent sur une renaissance arabe qui, fondée sur l’authenticité bédouine, se substituerait à la corruption ottomane et au levantinisme francophone.
Ces Bédouins, commandés par les fils de Hussein, les princes de la dynastie hachémite, accepteront naturellement une tutelle britannique “bienveillante”. Londres leur promet bien une “Arabie” indépendante, mais par rapport aux Ottomans.
De leur côté, les Français veulent étendre leur “France du Levant ‘ à l’intérieur des terres et construire ainsi une grande Syrie francophone, francophile et sous leur tutelle.’
Français et Britanniques ont un intérêt commun à rallier à leur camp les tribus arabes, pour les retourner contre les Ottomans. Mais tout en leur faisant de grandes promesses, ils négocient secrètement, derrière leur dos, leurs futurs zones d’influence.
Mark Sykes et François Georges-Picot s’y attellent pendant plusieurs mois de négociation difficile, pour aboutir en 1916 à la signature d’un accord signé par l’ambassadeur de France à Londres, Paul Cambon, et le secrétaire au Foreign Office, Edward Grey.

‘Les prétentions de Picot sont absurdes’

Fin 1915, toutefois, comme le raconte Jeremy Wilson, auteur d’une formidable biographie de Lawrence d’Arabie (éd. Denoël, 1994), un négociateur britannique résume l’impasse dans un mémorandum :
‘Ainsi que vous le verrez, les choses ne démarrent pas très favorablement, ce qui n’est pas très surprenant avec Picot comme représentant français. Les prétentions de Picot sont absurdes et ses arguments valent pratiquement zéro’.”
Dans ce choc des puissances coloniales, plus habituées à se combattre depuis des siècles qu’à coopérer, le personnage de François Georges-Picot cristallise les ambitions contradictoires. Le 10 décembre 1915, un négociateur britannique écrit à son ministère :
“Le choix de Picot pour les représenter est une indication décourageante de l’attitude des Français. Sur la question syrienne, Picot est un fanatique notoire et il est absolument incapable de participer à un règlement mutuel sur la base du sens commun raisonnable qu’exige la situation actuelle.”
Les Britanniques redoutent que l’affichage des ambitions françaises sur la Syrie, incarnées par François Georges-Picot, ne rendent plus difficile le soulèvement des tribus arabes contre l’Empire ottoman auquel s’active Lawrence d’Arabie. Ils ont appris qu’un diplomate français en poste au Caire a déclaré à un notable arabe de Damas que le gouvernement français n’accepterait jamais que la Syrie fasse partie d’un empire arabe.
Ce diplomate, selon Londres, aurait annoncé la couleur :
“La Syrie sera sous le protectorat de la France et nous enverrons bientôt une armée pour l’occuper.”

Un accord de circonstances

Quelques mois plus tard, néanmoins, l’accord se fait entre Sykes et Georges-Picot, ratifié par les deux gouvernements qui font passer leur intérêt à gagner la guerre en Europe avant leurs rivalités au Moyen-Orient. D’autant que, selon Jeremy Wilson, les Britanniques se disent que cet accord a toutes les chances de ne pas être appliqué…
Les conclusions résumées par Henry Laurens :
  • les Français administreront directement une zone allant du littoral syrien jusqu’à l’Anatolie  ;
  • la Palestine sera internationalisée (condominium franco-britannique de fait)  ;
  • la province irakienne de Basra et une enclave palestinienne autour de Haïfa seront placées sous administration directe des Britanniques  ;
  • les Etats arabes indépendants confiés aux Hachémites seront partagés en deux zones d’influence et de tutelle, l’une au nord confiée aux Français, l’autre au sud aux Britanniques ;
  • la ligne dite Sykes-Picot, qui divise le Proche-Orient, doit aussi permettre la construction d’un chemin de fer britannique de Bagdad à Haïfa.

La “ligne Sykes-Picot” telle qu’elle apparaît sur un document britannique de 1916 – FP PHOTO/THE NATIONAL ARCHIVES UK
Ces conclusions sont néanmoins tenues secrètes, y compris au sein des deux administrations, française et britannique, et auprès de leurs alliés au Moyen-Orient maintenus dans l’illusion que Londres s’opposera aux visées françaises. En particulier le chérif Hussein, émir de La Mecque, dont ils espèrent le soulèvement.

“L’hostilité du chérif à toute influence française”


Lawrence d’Arabie – Sipa
Les termes du dilemme britanniques sont ainsi exposés au Foreign Office :
“Faysal [fils d’Hussein et futur roi d’Irak, ndlr] se propose d’opérer dans une zone que nous avons définitivement laissée à la France. Si l’on songe à l’hostilité déclarée du chérif à toute influence française, comment pouvons-nous justifier notre action devant les Français si nous introduisons dans leur zone une force qui, inévitablement, s’opposera à leurs objectifs ?”
Lawrence d’Arabie décide alors de révéler la teneur des accords Sykes-Picot à Faysal, de sa propre initiative comme il le fera à plusieurs reprises dans son épopée. Son biographe, Jeremy Wilson explique :
“Tôt ou tard, la vérité se ferait jour, et, s’il mentait, ses relations avec Faysal seraient constamment en péril. De plus, il serait particulièrement difficile de tromper un homme tel que lui. [...]
La connaissance des clauses du traité Sykes-Picot amena un changement fondamental des plans de Faysal. Désormais, il savait qu’il était vital pour la cause arabe qu’il s’emparât de Damas, Homs, Hama et Alep, les quatre cités énumérées dans les clauses du traité Sykes-Picot.
La décision de dévoiler ce renseignement secret à Faysal ne dut pas être facile à prendre, car les conséquences auraient pu en fait en être très sérieuses. Lawrence fut probablement influencé par sa certitude que Faysal serait le chef arabe le plus étroitement impliqué dans les affaires syriennes. La franchise était la seule démarche réaliste, et, à la longue c’était certainement elle qui servirait le mieux les intérêts britanniques.”

L’histoire bascule à Mossoul


La carte des indépendances au Proche et Moyen-Orient – Atlas géopolitique du Moyen-Orient et du monde arabe, éd. Complexe, 1993
On connaît la suite. L’Empire ottoman perdit la guerre et disparut, la France et le Royaume-Uni furent un temps les deux puissances coloniales dominantes, avec une modification de taille par rapport à la carte initiale, puisque la région de Mossoul (et son pétrole…), qui devait être rattachée à la Syrie française, fut finalement intégrée à la Mésopotamie britannique qui devait devenir l’Irak.
Et c’est à Mossoul que l’Armée islamique d’Irak et du Levant (EIIL), avec son raid surprise le 6 juin dernier, a proclamé sa volonté de détruire l’ordre post-colonial. Ce vieux rêve auquel se sont heurtés pendant des décennies le nationalisme arabe et le panarabisme, est aujourd’hui incarné par les djihadistes, avec de surcroît le prisme de leur conflit ancestral avec les shiites.
Le Proche et le Moyen-Orient n’en finissent pas de payer les conséquences du dépeçage de l’Empire ottoman par des puissances voraces et prédatrices, qui ont laissé, à force de duplicité et de conflits d’intérêts, des bombes à retardement en Palestine, au Liban, en Syrie, en Irak ou dans la péninsule arabe.
Les guerres fratricides d’Irak peuvent nous sembler bien lointaines et déconnectées de nous ; elles sont pourtant toujours reliées à une histoire dans laquelle la France et la Grande-Bretagne assument une sacrée responsabilité.
Source : rue89.nouvelobs, 28/06/2014
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Accords Sykes-Picot. (9 et 16 mai 1916.)

 Pendant la Grande Guerre, la France et la Grande-Bretagne conclurent des accords organisant le partage de l’empire Ottoman ; la Russie et l’Italie devaient être associées au partage des dépouilles. En ce qui concerne le Proche-Orient arabe, c’est le gouvernement d’Aristide Briand qui conclut un accord par un échange de lettres entre l’ambassadeur Paul Cambon (9 mai 1916) et le secrétaire d’état britannique, qui confirme son accord le 16 mai.
Ces accords ne purent s’appliquer complètement par suite de la Révolution russe, puis de la prise de pouvoir par Mustapha Kémal qui obtint l’établissement d’un État national turc. Les accords Sykes-Picot permirent cependant le partage des régions de peuplement arabe entre la France (Syrie et Liban) et la Grande-Bretagne (création de deux royaumes arabes, Irak et Jordanie, pour la dynastie hachémite chassée de La Mecque), tandis que la zone brune devient la Palestine du Mandat, dans laquelle les Britanniques créent un foyer national juif, conformément à la promesse faite, par l’intermédiaire de Lord Rothschild, au mouvement sioniste (voir la Déclaration Balfour).
Source : Document dactylographié original publié par le ministère français des affaires étrangères. Par suite d’une erreur, le document ne propose pas la page 5 de l’accord, que nous avons dû compléter. Le document, trouvé dans les archives du gouvernement russe, a été publié initialement par le gouvernement bolchevik, pour dénoncer la politique impérialiste des Français et des Britanniques.
Source de la carte illustrant les accords (il ne s’agit pas de la carte d’origine) : Commons.wikimedia.

Lettre de Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres,

à Son Excellence Sir Edward Grey, secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères
9 Mai 1916.
Monsieur le secrétaire d’État,
Désireux d’entrer dans les vues du Gouvernement du Roi et de chercher à détacher les Arabes des Turcs en facilitant la création d’un État ou d’une confédération d’États arabes, le Gouvernement de la République avait accepté l’invitation qui lui avait été adressée par le cabinet britannique en vue de fixer les limites de cet État et des régions syriennes où les intérêts français sont prédominants.
A la suite des conférences qui ont eu lieu à ce sujet à Londres et des pourparlers qui se sont poursuivis à Pétrograd un accord s’est établi. J’ai été chargé de faire connaître à Votre Excellence que le Gouvernement français accepte les limites telles qu’elles ont été fixées sur les cartes signées par Sir Mark Sykes et M. Georges Picot, ainsi que les conditions diverses formulées au cours de ces discussions.
Il demeure donc entendu que :
1. La France et la Grande-Bretagne sont disposées à reconnaître et à soutenir un État arabe indépendant ou une confédération d’États arabes dans les zones (A) et (B) indiquées sur la carte ci-jointe, sous la suzeraineté d’un chef arabe. Dans la zone (A), la France, et, dans la zone (B), la Grande-Bretagne, auront un droit de priorité sur les entreprises et les emprunts locaux. Dans la zone (A), la France et dans la zone (B) la Grande-Bretagne, seront seules à fournir des conseillers ou des fonctionnaires étrangers à la demande de l’État arabe ou de la Confédération d’États arabes.
2. Dans la zone bleue la France, et dans la zone rouge la Grande-Bretagne, seront autorisées à établir telle administration directe ou indirecte ou tel contrôle qu’elles désirent, et qu’elles jugeront convenable d’établir, après entente avec l’État oula Confédération d’États arabes.
3. Dans la zone brune sera établie une administration internationale dont la forme devra être décidée après consultation avec la Russie, et ensuite d’accord avec les autres alliés et les représentants du chérif de la Mecque.
4. Il sera accordé à la Grande-Bretagne, (1) les ports de Caifa et d’Acre ; (2) la garantie d’une quantité définie d’eau du Tigre et de l’Euphrate dans la zone (a) pour la zone (b). Le Gouvernement de Sa Majesté de son côté s’engage à n’entreprendre à aucun moment des négociations en vue de la cession de Chypre à une tierce Puissance sans le consentement préalable du Gouvernement français.
5. Alexandrette sera un port franc en ce qui concerne l’Empire britannique et il ne sera pas établi de droits de ports, ni d’avantages particuliers refusés à la Marine et aux marchandises anglaises ; il y aura libre transit pour les marchandises anglaises par Alexandrette et par chemin de fer à travers la zone bleue que ces marchandises soient destinées à la zone rouge, la zone (B), la zone (A) ou en proviennent ; et aucune différence ne sera établie (directement ou indirectement) au dépens des marchandises anglaises sur quelque chemin de fer que ce soit, comme au dépens de marchandises ou de navires anglais dans tout port desservant les zones mentionnées.
Caifa sera un port franc en ce qui concerne le commerce de la France, de ses colonies et de ses protectorats et il n’y aura ni différence de traitement ni avantage dans les dans les droits de port qui puisse être refusé à la Marine ou aux marchandises françaises. Il y aura libre transit pour les marchandises françaises par Caifa et par le chemin de fer anglais à travers la zone brune que ces marchandises soient en provenance ou à destination de la zone bleue, de la zone (a) ou de la zone (b) et il n’y aura aucune différence de traitement directe ou indirecte au dépens des marchandises françaises sur quelque chemin de fer que ce soit, comme au dépens des marchandises ou des navires français dans quelque port que ce soit desservant les zones mentionnées.
6. Dans la zone (A) le chemin de fer de Bagdad ne sera pas prolongé vers le sud au-delà de Mossoul, et dans la zone (B) vers le nord au-delà de Samarra, jusqu’à ce qu’un chemin de fer reliant Bagdad à Alep dans la vallée de l’Euphrate ait été terminé et cela seulement avec concours des deux gouvernements.
7. La Grande-Bretagne aura le droit de construire, d’administrer et d’être seule propriétaire d’un chemin de fer reliant Caifa avec la zone (B). Elle aura en outre un droit perpétuel de transporter ses troupes, en tout temps le long de cette ligne. Il doit être entendu par les deux gouvernements que ce chemin de fer doit faciliter la jonction de Bagdad et de Caifa et il est de plus entendu que si les difficultés techniques et les dépenses encourues pour l’entretien de cette ligne de jonction dans la zone brune en rendent l’exécution impraticable, le Gouvernement français sera disposé à envisager que la dite ligne puisse traverser le polygone Barries-Keis Maril-Silbrad-Tel Hotsda-Mesuire avant d’atteindre la zone (B). [voir note]
8. Pour une période de 20 ans les tarifs douaniers turcs resteront en vigueur dans toute l’étendue des zones bleue et rouge aussi bien que dans les zones (a) et (b) et aucune augmentation dans le taux des droits ou changement des droits “ad valorem” en droits spécifiques ne pourra être faite si ce n’est avec le consentement des deux Puissances.
Il n’y aura pas de douanes intérieures entre aucune des zones ci-dessus mentionnées. Les droits de douanes prélevables sur les marchandises destinées à l’intérieur seront exigés aux ports d’entrée et transmis à l’administration de la zone destinataire.
9. Il sera entendu que le Gouvernement français n’entreprendra, à aucun moment, aucune négociation pour la cession de ses droits, et ne cédera les droits qu’il possèdera dans la zone bleue à aucune tierce Puissance, si ce n’est l’État ou la Confédération d’États arabes, sans l’agrément préalable du Gouvernement de Sa Majesté, qui, de son côté, donnera une assurance semblable au Gouvernement français en ce qui concerne la zone rouge.
10. Les gouvernements anglais et français, en tant que protecteurs de l’État arabe, se mettront d’accord pour ne pas acquérir, et ne consentiront pas à ce qu’une tierce Puissance acquière de possessions territoriales dans la Péninsule arabique, ou construise une base navale dans les îles sur la côte est de la mer Rouge. Ceci n’empêchera pas telle rectification de la frontière d’Aden qui pourra être jugée nécessaire, par suite de la récente agression des Turcs.
11. Les négociations avec les Arabes pour les frontières de l’État ou de la Confédération d’États arabes continueront, par les mêmes voies que précédemment, au nom des deux puissances.
12. Il est convenu que des mesures de contrôle des importations d’armes dans les territoires arabes seront prises par les deux gouvernements.
Source de la carte illustrant les accords (il ne s’agit pas de la carte d’origine) : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sykes_picot.jpg
Note : Le texte anglais mentionne à l’alinéa 7 : Banias, Keis Marib, Salkhad Tell Otsda, Mesmie 

Pour obtenir davantage d’informations sur le pays et sur le texte ci-dessus,
voir la fiche Syrie.

6 réponses à Quand Paris et Londres refaisaient le Moyen-Orient sur le dos des Arabes



           Henry Laurens - Le poids de l’histoire sur l’Orient

                  

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Samedi 4 octobre 2014 : Naissance des Etats (années 20) et nature des régimes

Séance 1 : Introduction au cycle d'Université populaire

avec: Henry Laurens

Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’Histoire contemporaine du monde arabe, il avait auparavant été Maître de conférences à l’Université de la Sorbonne (Paris IV) et professeur des Universités à l’INALCO.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence, dont La Question de Palestine, tomes I, II, III, IV et V (Fayard, 1999/2002/2007/2011/2015), Orientales I, II, III (CNRS-Editions, 2004), Paix et guerre au Moyen-Orient : L’Orient arabe et le monde de 1945 à nos jours (Armand Colin, 2005), L’Orient arabe, Arabisme et islamisme de 1798 à 1945, (Armand Colin, 1993, nouv. éd 2015).



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Séance 2 : Le tracé des frontières des nouveaux États

avec: Jean-Paul Chagnollaud

Professeur des Universités de Sciences Politique, il a enseigné les relations internationales à l'Université de Nancy et à l'Université de Cergy – Pontoise, et a occupé la fonction de doyen de la Faculté de droit de ces deux établissements.
Il est également directeur de l’iReMMO ainsi que co-fondateur et directeur de la revue internationale Confluences Méditerranée depuis 1991.
Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Violence et politique au Moyen-Orient, avec Pierre Blanc, (Presses de Sciences Po, 2014), Quelques idées simples sur l'Orient compliqué, (Ellipses, 2008), Les frontières au Moyen-Orient, avec Sid-Ahmed Souiah, (L'Harmattan, 2004).

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