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vendredi 29 avril 2016

Au Sénat, le bal des menteurs

                          Le Dauphiné Libéré

LE BILLETAu Sénat, le bal des menteurs
Gilles DEBERNARDI
   Gilles DEBERNARDI

    • Les particules fines émises par le diesel ne sont pas si terribles, allez ! Sauf à y plonger le nez des heures durant, on peut parfaitement s’en accommoder. Voici ce que suggérait grosso modo, le 16 avril, l’éminent expert entendu par une commission sénatoriale. Il oubliait, au passage, de rappeler une vérité admise par la communauté scientifique. À savoir que lesdites particules augmentent le risque de cancer des voies respiratoires. Personne n’osera faire un procès en incompétence au professeur Michel Aubier, chef de service à l’hôpital Bichat. En revanche, beaucoup doutent aujourd’hui de son impartialité. Avant sa déposition, il avait promis de dire toute la vérité, rien que la vérité. L’homme jurait solennellement : « Je n’ai aucun lien d’intérêts avec les acteurs économiques. » Sauf que depuis plus d’une décennie, en tant que « médecin-conseil » auprès des dirigeants de Total, il se trouve rémunéré par le groupe pétrolier. À raison de 5 000 euros chaque mois. Rattrapé par la patrouille médiatique, le pneumologue tousse un peu. En cas de poursuite, son mensonge l’expose à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. On n’ira pas jusque-là, quand même ? Mais si, ça se pourrait bien. Gérard Larcher, le président de la haute assemblée, se fâche et saisit le procureur de Paris.
      Il faut croire que les sénateurs ne supportent plus d’être pris pour des billes. En 2012, sous serment, le directeur de la Société Générale leur affirmait déjà : « Notre banque n’a plus aucune activité au Panama ». Lui aussi, aux dernières nouvelles, semble s’être moqué de la représentation nationale…
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