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mercredi 31 août 2016

L'ECONOMIE - mercredi 31 août 2016

L'ECONOMIE


mercredi 31 août 2016

Crise du lait : un accord trouvé avec Lactalis

Plate-forme logistique Lactalis à Saint-Florent-le-Vieil, dans l’ouest de la France, le 28 août, bloquée avant l’accord du 30 août.
Plate-forme logistique Lactalis à Saint-Florent-le-Vieil, dans l’ouest de la France, le 28 août, bloquée avant l’accord du 30 août. JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Un accord sur le prix du lait, contesté par les syndicats minoritaires, a été trouvé mardi entre Lactalis et les organisations de producteurs qui ont fait céder le géant laitier après une mobilisation nationale lancée lundi contre ses sites de production et ses marques dans les grandes surfaces. « Nous avons réussi à trouver un point d’accord avec l’entreprise sur une rémunération du producteur de lait d’ici à la fin de l’année qui est de 290 euros en moyenne les 1 000 litres », a déclaré mardi à la fin de la réunion de négociation Sébastien Amand, vice-président de l’Organisation de producteurs Normandie-Centre et président de la FDSEA de la Manche, qui participait aux discussions. Le prix d’achat de Lactalis était de 256,90 euros en juillet, l’un des prix les plus bas du marché. Après accord, le prix du lait pour août sera de 280 euros la tonne et augmentera de 5 euros tous les mois pour parvenir à 300 euros en décembre. La moyenne annuelle 2016 sera d’environ 275 euros. La FNSEA a appelé ses militants à cesser les actions. La Confédération paysanne (CP) et la Coordination rurale (CR), deux syndicats qui représentent à eux deux près de 40 % des voix aux élections aux chambres d’agriculture et n’étaient pas conviés aux discussions, dénoncent cet accord. Pour la CP, il « dissimule mal le gigantesque plan de licenciements en cours » dans les campagnes, et, pour la CR, il « condamne les exploitations les plus fragiles à cesser leur activité ».
Le premier ministre, Manuel Valls, a salué sur Twitter cette « sortie de crise positive pour le secteur laitier ». Quant au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, il a annoncé que la France s’est fixé comme objectif de réduire de 5 % sa production de lait au dernier trimestre 2016, dans le cadre du plan demandé par Bruxelles pour faire remonter les prix. « C’est la première fois depuis la fin des quotas qu’il y a la mise en œuvre d’une régulation de la production » de lait en Europe, a souligné le ministre qui, après l’annonce de l’accord avec Lactalis, avait rappelé la nécessité de continuer à redresser le marché « qui s’est beaucoup dégradé ». Pour Philippe Jéhan, le patron de la FDSEA de la Mayenne qui a été à la pointe de la mobilisation, « c’est un accord équilibré qui tient compte de la conjoncture »« Bien sûr, on est toujours en crise à 280-290 euros, ça ne suffit pas à renflouer nos trésoreries. Néanmoins, la perspective d’avoir 300 euros à la fin de l’année permet de donner de meilleurs signes pour janvier », a-t-il considéré. L’Organisation des producteurs de lait Lactalis du Grand Ouest (OPLGO), qui réclamait une plus forte augmentation du prix, a considéré pour sa part que cet accord est au final « peu glorieux », évoquant une moyenne annuelle de 271 euros « selon les déclinaisons régionales ». Mais, selon Michel Nalet, porte-parole de Lactalis, « le prix du lait négocié par le groupe Lactalis pour les prochains mois est largement supérieur à son environnement économique et à ses principaux concurrents coopératifs, dont la répartition d’activités est proche de la nôtre ». Les producteurs avaient multiplié depuis lundi les actions de blocage des sites Lactalis et les opérations de sensibilisation des consommateurs sur tout le territoire national.
Très bonnes performances pour Iliad. La maison mère de l’opérateur Free a enregistré une progression de 17 % de son bénéfice net au premier semestre, à 190 millions d’euros, continuant à recruter de nouveaux abonnés ce qui lui permet de passer devant SFR dans le fixe. Sur la même période, son chiffre d’affaires consolidé est ressorti en hausse de 6,3 %, à 2,296 milliards d’euros, selon un communiqué publié mercredi. Celui du mobile progresse de 10,6 % à 973 millions d’euros, tandis que celui du fixe repart à la hausse, gagnant 3,4 % à 1,329 milliard sur la période.
Macron remplacé par Sapin. Emmanuel Macron a remis mardi sa démission à François Hollande « pour se consacrer entièrement à son mouvement politique », En marche !, Michel Sapin étant nommé ministre de l’économie et des finances, a annoncé l’Elysée.
Prévarication en Tunisie. La corruption a atteint un stade « épidémique » en Tunisie, a souligné mardi le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLC), appelant le nouveau gouvernement à éradiquer les « barons »désireux de créer un « Etat mafieux ».
TGV du futur. La SNCF a annoncé mardi qu’elle présentera la semaine prochaine un « partenariat d’innovation » avec Alstom pour la conception d’un nouveau modèle de TGV, confirmant l’attribution de ce marché crucial pour le constructeur ferroviaire français, soutenu par l’Etat. S’il ne garantit aucune vente future de TGV, ce contrat offre une perspective aux usines françaises d’Alstom, confrontées à une pénurie de commandes qui fait craindre aux syndicats une possible restructuration dans un proche avenir. Le groupe emploie 9 000 salariés en France, répartis sur douze sites.
Zone euro : confiance en recul. La confiance économique dans la zone euro s’est effritée en août, pâtissant du vote en faveur du Brexit, selon l’étude mensuelle publiée mardi par la Commission européenne. Cet indice de confiance dit ESI(Economic Sentiment Indicator) a atteint 103,5 points, en recul de 1,0 point par rapport au mois précédent, dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
13 milliards d’euros
C’est le montant que la Commission européenne a sommé Apple de rembourser à l’Irlande correspondant à des « avantages fiscaux indus », une décision que le groupe américain s’affiche déterminé à combattre et qui provoque la colère de Washington. Cette « approche unilatérale (…) menace de saper les progrès que nous avons faits ensemble, avec les Européens, pour un système fiscal international juste », a réagi mardi Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama.« Quand je dis juste, je veux dire pour les contribuables mais aussi pour les sociétés qui essaient de faire des affaires à travers le monde. »

Dans la presse étrangère

Banques centrales : l’objectif de 2 % n’est plus pertinent

Le siège de la Réserve fédérale américaine (Fed) à Washington D.C., le 1er août 2015.
Le siège de la Réserve fédérale américaine (Fed) à Washington D.C., le 1er août 2015.KAREN BLEIER / AFP
Comme d’autres domaines de la vie publique, les banques centrales subissent aussi l’effet des modes. Depuis trois décennies, l’objectif d’inflation de celles-ci est de généralement 2 % par an dans les pays développés et un peu plus dans les pays émergents, rappelle The EconomistDans les pays riches, cet objectif n’est plus consensuel. La raison est que le contexte a beaucoup changé depuis les années 1990 et l’inflation est au-dessous de l’objectif cible depuis des années. Les taux d’intérêt réels sont passés sous la barre de 1 %. Or, une basse inflation et des taux d’intérêt réels faibles limitent l’efficacité de la politique monétaire traditionnelle et les possibilités de baisse des taux en cas de récession. Une des solutions pourrait être d’accroître l’objectif d’inflation à 4 %, par exemple, mais les institutions monétaires pourront-elles persuader le public de s’attendre à une inflation plus élevée. Une autre pourrait être de se donner un objectif d’évolution du PIB nominal (en valeur). Toutefois, changer d’objectif pose un problème de crédibilité. Néanmoins, celui de 2 % d’inflation n’est manifestement plus adapté à notre époque. Le PIB nominal ouvrirait une nouvelle ère.
« Il nous a déjà fait le coup, il avait dit : “100 milliards d’euros (en cumul sur trois ans), un million d’emplois”. Le million d’emplois, on l’a pas eu. Il en remet une couche, l’année prochaine, il va nous dire trois millions… C’est mieux que la valise RTL ! »
C’est le commentaire ironique de Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, sur RTL à propos du président du Medef, Pierre Gattaz, qui a fixé pour objectif la création de deux millions d’emplois lors du prochain quinquennat, à l’occasion de l’université d’été de l’organisation patronale. « Ça n’est pas sérieux. Je pense sincèrement qu’il [Pierre Gattaz] a un problème de culture économique », a commenté le leadeur syndical, ajoutant : « j’ai l’impression qu’il est branché avec une clé USB, il dit toujours : “il faut diminuer les charges des entreprises, diminuer les dépenses publiques” C’est toujours la même chose qu’il nous sert depuis qu’il est président du Medef. »
L'éco & moi
Développement durable. Développement des centrales solaires. Le ministère de l’énergie a annoncé le lancement récemment d’un appel d’offres pour l’installation de 3 000 mégawatts (MW) de centrales photovoltaïques au sol. « Les nouvelles capacités attendues sont réparties en six tranches (…) de 500 MW, espacées chacune de six mois », précise le ministère. « Ce cadencement assure à l’ensemble de la filière (industriels, installateurs, développeurs, etc.) la stabilité et la visibilité nécessaires pour un passage à plus grande échelle de la production d’électricité photovoltaïque. » La première période se clôturera le 1er février 2017, a détaillé le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Outre les traditionnels prix du kilowattheure ou de l’impact carbone des projets, les critères de sélection incluent « la valorisation de sites dégradés et/ou pollués et la préservation des espaces boisés », précise le SER. La France s’est fixée comme objectif de tripler la puissance du parc solaire photovoltaïque d’ici à 2023 pour atteindre une fourchette située entre 18 200 et 20 200 MW, contre 6 700 MW actuellement. Dans une note publiée début août, le Commissariat général au développement durable constatait que le rythme actuel de développement des énergies renouvelables reste « insuffisant au regard des objectifs visés par la France pour 2020 ». Un retard surtout imputable à l’éolien, tandis que le solaire« dépasse dès 2015 » l’objectif pour 2020, selon cette note. A la fin de 2015, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie s’élevait à 14,9 %, pour un objectif de 23 % en 2020 et 32 % en 2030.
Etudes & documents
Suisse : 10 % des banques privées n’ont pas survécu à 2015. Ce fut une année sombre pour les banques privées suisses. Les résultats de la plupart des établissements se sont encore détériorés. Dans l’ensemble, ceux-ci n’ont pas réussi à générer un volume d’argent frais notable. Deux tiers des établissements ont dû essuyer un recul des rendements sur fonds propres. L’année dernière, une banque privée sur dix a été évincée du marché suisse. La branche a besoin d’un changement radical urgent pour éviter que la situation n’empire.
L’emploi saisonnier : enjeux et perspectives. Avec des contrats de courte durée et des prises de poste souvent rapides, les travailleurs saisonniers sont confrontés avec encore plus de force aux difficultés que rencontrent de nombreux salariés en termes de sécurisation des parcours professionnels. De ces spécificités découle un autre inconvénient : on ne sait pas combien de personnes sont concernées par le travail saisonnier. Cette question est pourtant un enjeu essentiel pour mettre en place des dispositifs de politiques publiques adaptés.
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Source Le Monde.fr

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