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jeudi 30 novembre 2017

Climat tendu chez les sénateurs PS après la nomination de Dussopt

30 novembre 2017

Climat tendu chez les sénateurs PS après la nomination de Dussopt

Les félicitations du président du groupe socialiste, Didier Guillaume, au nouveau secrétaire d'Etat ont agacé plusieurs élus

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La scène qui s'est jouée sur Twitter vendredi soir ne manque pas de sel. Quand l'Elysée a annoncé l'entrée au gouvernement du socialiste -Olivier Dussopt, Rachid Temal, le coordinateur du PS – et sénateur du Val-d'Oise –, n'a mis que quelques minutes à prononcer en -ligne son exclusion. Mais il n'a pas fallu beaucoup plus de temps à Didier Guillaume, le président du groupe PS au Sénat, pour -envoyer un message… de félicitations à ce nouveau secrétaire d'Etat, selon lui, " profondément de gauche ".
Ces quelques mots d'encou-ragement ont suscité les récri-minations de plusieurs sénateurs socialistes, qui s'en sont ému à leur tour sur les réseaux sociaux. Aussi, mardi 28  novembre, la -traditionnelle réunion de groupe hebdomadaire a été -entièrement consacrée à une -explication de texte. Un " débat long dans une ambiance tendue ", raconte un élu.
L'incriminé a qualifié son message de geste républicain, adressé à un ami de longue date, élu d'un département voisin. Sans vraiment convaincre. Mais, si une grande partie des sénateurs – le groupe en compte 78 – a regretté la publication du Tweet, personne n'a demandé à M.  Guillaume de quitter ses fonctions, selon le récit de plusieurs participants.
" Il a confondu un SMS et un Tweet ", déplore le sénateur -David Assouline. " J'ai dit que cela devait être la dernière fois " qu'un tel message est ainsi diffusé, " on ne peut plus vivre dans un -constant brouillage de cartes ".
" Il n'y a pas d'affaire Didier Guillaume ", assure de son côté Rachid Temal. Le dirigeant socialiste a évoqué lundi matin le -fameux message avec son auteur. " Je lui ai dit que, de mon point de vue, c'était une connerie. Mais il n'y a pas de délit d'opinion au PS ", raconte-t-il.
L'épisode du Tweet n'est pourtant pas vraiment clos. Didier Guillaume a annoncé mardi 28 novembre qu'il proposerait la semaine prochaine un texte exposant sa -conception de la ligne du groupe, position qu'il soumettra au vote. Ce qui fait craindre à certains un nouveau psychodrame.
Contesté au sein du partiUn élu déplore même une forme de " chantage " car le -patron du groupe pourrait alors mettre son poste, voire l'unité du groupe, dans la balance. " Personne ne veut refaire une élection de président, parce que ce sont toujours des moments de fracture, mais on ne peut pas non plus accepter de continuer avec une expression qui ne correspond pas à l'épicentre de ce que pense le groupe ", observe-t-il.
M.  Guillaume, ancien directeur de campagne de Manuel Valls, est contesté au sein du PS, où il est tenant d'une ligne favorable à la discussion avec Emmanuel -Macron. Il avait réussi à se faire réélire patron des sénateurs PS, fin septembre, à la suite d'un compromis : le groupe avait décidé qu'il ne se situerait pas dans la majorité présidentielle sans se dire formellement dans l'opposition, mais qu'il serait en revanche bien opposé à la majorité -sénatoriale, de droite.
Pour l'élu de Paris Rémi Féraud, les sénateurs socialistes devront quoi qu'il en soit finir par " clarifier leur position par rapport au gouvernement "" Le positionnement ambigu actuel ne tiendra pas au-delà du congrès du PS d'avril - 2018 - prédit-il, si les militants votent pour un parti d'opposition à Macron ". Le feuilleton chez les socialistes du Sénat -promet de durer.
Enora Ollivier
© Le Monde

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