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samedi 31 mars 2018

Avec Olivier Faure, " on n'attend pas un candidat pour 2022 "....


31 mars 2018

Avec Olivier Faure, " on n'attend pas un candidat pour 2022 "

Les militants du PS qui ont voté pour le nouveau premier secrétaire sont conscients de ses limites, mais attendent un vrai programme de refondation

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OLIVIER FAURE OFFICIELLEMENT ÉLU
Olivier Faure a été formellement élu, jeudi 29 mars, au poste de premier secrétaire du Parti socialiste. Le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée était seul en lice pour ce second tour après le désistement de Stéphane Le Foll. Les patrons des 103 fédérations départementales ont également été désignés lors de ce scrutin.
On va gagner, on va gagner ! " Il est rare, dans la période actuelle, d'entendre autant d'enthousiasme chez les militants socialistes. Ce mercredi28  mars au soir, au siège de la fédération de Haute-Garonne, à Toulouse, pourtant, les applaudissements sont longs et nourris. Ils s'adressent à Joël Aviragnet, réélu le 18  mars au terme d'une élection législative partielle qu'il a gagnée avec plus de 70  % des voix face au candidat de La République en marche. L'espoir du Parti socialiste. " Pour la première fois, on a relevé la tête, il n'y a plus de malédiction ! ",félicite Olivier Faure, élu premier secrétaire du parti jeudi 29 mars, et qui était venu achever sa campagne ici, sur les bords de la Garonne, comme le prévoit la tradition socialiste.
" Calmez-vous quand même ", ronchonne un électeur d'Emmanuel Maurel, qui n'applaudira pas de la soirée. La scène est à l'image du Parti socialiste (PS) de Haute-Garonne : enjoué, mais pas trop. " On a une fédération qui tourne, un bon réseau d'élus, une partielle encourageante, mais on n'oublie pas les départements sinistrés ", résume Thierry Suaud, maire de Portet-sur-Garonne, à l'entrée de la réunion. Comme 75  % des militants du département, il a voté pour Olivier Faure dès le premier tour. Ce bastion socialiste, terre de Jaurès, omniprésent dans les discours des élus et des militants, est la fédération qui a apporté le plus de voix au futur premier secrétaire, juste devant le Nord.
Il faut dire que M. Faure s'est très vite emparé du travail de refondation qui avait été réalisé dès le mois de septembre par le premier secrétaire fédéral, Sébastien Vincini, qui a lancé une plate-forme participative de réflexion en ligne, auprès de ses militants puis d'autres fédérations. " S'il y a une renaissance, rappelez-vous qu'elle aura commencé ici, dans ces territoires de Comminges, avec Joël ", loue M. Faure, longuement applaudi. " Il a repris nos propositions ", saluent de nombreux militants qui ont voté d'abord pour une méthode de refondation, plus que pour une personnalité. " On n'attend pas forcément un candidat pour 2022, on attend quelqu'un qui change les pratiques, explique Jacques – qui a tenu à garder l'anonymat –, la trentaine, costume et pardessus élégants. On en a ras-le-bol du fonctionnement de Solférino. Toutes les décisions se prennent en vase clos, à Paris. Lui va redonner la parole aux militants. "
Qu'importe les critiques sur le manque de notoriété ou d'aisance sur les plateaux de télévision de leur nouveau premier secrétaire. " Le charisme s'affirmera. Au moins, il n'est ni démago ni populiste ", poursuit M. Suaud, également conseiller régional. " Ce n'est peut-être pas un tribun, mais nous n'avons pas besoin de tribun. Je préfère quelqu'un qui a des idées et des valeurs ", ajoute Chantal Malaval, retraitée venue de Saint-Gaudens, la ville de Joël Aviragnet.
" Ils ne sont pas tous partis "Située à une centaine de kilomètres de là, au pied des Pyrénées enneigées, Saint-Gaudens constitue le cœur de la circonscription rurale de Joël Aviragnet. Ici, les militants sont plus souriants qu'ailleurs. " Vous venez rencontrer les irréductibles ! ",sourit Chantal, installée fièrement au café de la place Jean-Jaurès. " Ici, c'est le village gaulois ", s'amuse Yves, retraité comme sa voisine. " On a fait une belle campagne avec du monde, ça fait plaisir ", s'enthousiasme Jean-Luc, pilier du PS local, encore ému par la victoire de son député.
Dans cette ville industrielle et montagnarde, c'est la méthode d'Olivier Faure qui a séduit les adhérents du PS.La fédération fonctionnait comme celle d'il y a cinquante ans : pas de consultation sur Internet, pas de compte rendu, rien ! Nous étions organisés comme des pêcheurs à la ligne ",pointe, sous sa casquette, le plus âgé de la bande, Noël – qui souhaite rester anonyme –, arrivé un plus tard que ses camarades. Autour de la table, tous attendent du renouveau, dans les pratiques comme dans les idées : " Nous avons toujours été un parti de progrès, il faut y revenir avec des projets neufs sur le social, l'écologie, tous les sujets qui concernent les Français ", considère Yves Cazes secrétaire de section à Saint-Gaudens.
Comme ses camarades, il déplore la fuite des militants vers En marche ! ou Génération. s : " Je n'arrive pas à me trouver de successeur ", se lamente Noël, secrétaire de section dans la région. " Nous sommes vieillissants ", reconnaît-il, l'œil malicieux. Face à lui, sirotant un martini blanc dans un grand verre ballon, Yves Cazes l'interrompt : " Ils ne sont pas tous partis ! Ceux qui n'ont pas repris leur carte sont devenus des sympathisants : ils peuvent encore revenir ! ", prédit le retraité qui a noté une très forte mobilisation des déçus venus tracter pendant la campagne de M. Aviragnet.
Même optimisme chez la plus jeune du groupe, Alexandra, étudiante en BTS architecture : " Moi, j'arrive à recruter des jeunes. Je les vois dans les réunions, ils viennent dans les meetings : ils sont nouveaux ", assure cette militante du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui a voté pour Benoît Hamon aux deux tours de la primaire mais qui n'a pas souhaité rejoindre Génération.s : " Je reste fidèle. Mes idées sont celles de la solidarité. On ne peut pas être solidaire et partir ailleurs. "
Dans cette commune rurale, comme à Toulouse, on souhaite en finir avec les divisions qui ont miné le PS pendant cinq ans. " On en a marre des chapelles. Les motions, les écuries : c'est ce qui a fait beaucoup de mal au parti ", poursuit M. Cazes qui plaide pour une réorganisation de fond en comble du parti, comme le propose le programme du futur premier secrétaire. Si certains Saint-Gaudinois sont bien venus à Toulouse pour applaudir Olivier Faure, d'autres n'ont pas fait le déplacement, refroidis par les quelque cent kilomètres qui séparent les deux villes. " C'est galère d'aller aux “lundis de la refondation” à Toulouse, il faut absolument décentraliser le parti. C'est des territoires que viendra la reconquête ! ", prévient Chantal qui a finalement pu se libérer.
Le message est passé. M. Faure l'a entendu et remercie cette fédération devenue aussi " fauriste " que la Seine-et-Marne où il est élu député. " Depuis que j'ai commencé ma campagne, je fais un guide Michelin des fédérations. La vôtre est certainement la plus belle ! ", conclut-il, flatteur. Au milieu des applaudissements, une Toulousaine grommelle : " J'espère qu'il ne dit pas ça à tout le monde. "
Astrid de Villaines
© Le Monde


31 mars 2018

" Il n'y a plus d'esprit critique au PS, on ne discute plus "

Dans l'Aube, des militants de l'aile gauche du PS s'interrogent sur l'avenir du parti après une nouvelle défaite interne

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Le coup est rude. La défaite, difficile à digérer. En ce -pluvieux après-midi de mars, une dizaine de jours après le premier tour de l'élection du -premier secrétaire du Parti socialiste (PS), les mines sont encore tristes dans la fédération de l'Aube, à Troyes. Ici, le peu de militants -encore encartés ont voté à une très grande majorité (72  %) pour Emmanuel Maurel.
Mais, au niveau national, le -candidat représentant l'aile gauche du parti n'a obtenu que 18  %, devancé largement par Stéphane Le  Foll et surtout par Olivier Faure, élu premier secrétaire du PS, jeudi 29  mars dans la soirée, à l'occasion d'un second tour sans suspense après le retrait de l'ancien ministre de l'agriculture.
Une nouvelle défaite donc pour la gauche du PS dans un scrutin interne. " Ça fait mal… ", dit dans un soupir Dany Gesnot, 54 ans, dont trente-six à militer au sein du parti. " Désabusé ", il se sent orphelin politiquement, soufflant, sans finir sa phrase : " On se dit : “Merde, on est le parti de Jaurès, mais on va où ?” A gauche du parti, on n'a plus de porte-voix. Maurel, je l'aime bien, mais bon… " Il liste ensuite les anciennes grandes -figures parties ces dernières années : " Hamon n'est plus là, Montebourg pareil, Emmanuelli est décédé… alors il reste qui ? "
Cet échec de M.  Maurel, David Blanchon, premier secrétaire fédéral dans le département et soutien du candidat, ne l'a pas vu arriver." Après le débat, je pensais qu'il serait au second tour face à FaureMais ce résultat montre qui sont les militants qui sont restés au sein du parti. Ils veulent plutôt un homme de consensus, une synthèse. "
Alors que le PS a enchaîné les défaites électorales ces dernières années – présidentielle, législatives, municipales… –, les militants de l'Aube n'ont pas de mots assez durs pour qualifier l'état du parti, qui avait tous les pouvoirs en  2012.
" Le parti ne sait plus où il va ", reprend M.  Gesnot, qui est premier adjoint dans l'équipe municipale de La Chapelle-Saint-Luc :" Il n'y a plus d'esprit critique au PS, on ne discute plus. La base est laissée toute seule, il n'y a plus aucune -impulsion de “Solfé”. Le PS est en train de péricliter. " " Les militants ne sont plus écoutés, renchérit à ses côtés Dominique Schmeltz, 47  ans et quatorze années de militantisme au compteur. A quoi on sert ? A juste coller des affiches, à aller tracter ? "
" Cinquantaine d'actifs "Un constat partagé par Michel Freby, 68  ans, militant PS dans les années 1970-1980 avant de revenir en  2011 pour participer à la campagne de François Hollande. Il souhaite que le parti soit dans " une opposition claire à Macron ", mais " là on ne sait même pas où on va, quelle est notre ligne ".
Et ce n'est pas l'élection d'Olivier Faure qui le rassure : " Aujourd'hui, qu'est-ce qui sépare un Faure d'un Le  Foll ? Ils vont refondre le PS avec ceux qui l'ont sabordé. Il n'y a pas eu de prise de conscience après nos défaites. "
Nombre de militants ont fui le parti. En  2014, l'ancien patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, visait 500 000  adhérents d'ici à 2017. Ils étaient 37 000 à avoir pris part au vote du premier secrétaire il y a dix jours – contre plus de 71 000 lors du dernier congrès, à Poitiers, en  2015.
Dans l'Aube, la saignée est similaire. S'ils étaient 450  adhérents au moment de l'arrivée de François Hollande à l'Elysée, ils ne sont plus que 147 aujourd'hui, dont seulement " une cinquantaine d'actifs ".
Ces chiffres font dire à Olivier Girardin, maire socialiste de La  Chapelle-Saint-Luc, que la crise au sein du parti est profonde, structurelle, voire existentielle. Les socialistes peuvent-ils bâtir à nouveau une histoire commune ? La question est aujourd'hui posée.
" On a perdu les batailles cultu-relles et idéologiques, ça fait trente ans qu'on ne fait rien, qu'on n'a pas travaillé sur les sujets de fond ", -déplore l'édile en constatant " l'absence de leadership " dans le parti.
" On a perdu la capacité d'articuler une pensée audible par tout le monde. On n'a pas retenu les leçons des défaites. La refondation ne doit pas être seulement du ripolinage – ouverture à la société civile, -donner la parole aux militants… –, il faut se poser les questions de stratégie : Je vais où ? Je fais quoi ? "
Pour M.  Blanchon, le parti s'est coupé depuis plusieurs années " des classes populaires, des ouvriers.  Ici, on est un département marqué par la désindustrialisation. Les électeurs que l'on pensait acquis il y a une vingtaine d'années, ils sont au FN aujourd'hui. "
De nombreux militants socialistes de l'Aube se posent aujourd'hui la question de leur appartenance au PS : faut-il partir ? Pour aller où ? Si La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon est rejetée par tous – à cause notamment de son positionnement sur l'Europe et de la personnalité de l'ex-socialiste –, le mouvement de Benoît Hamon, Génération.s, est vu d'un bon œil.
M.  Freby hésite, attend le -congrès du PS début avril et les premiers pas d'Olivier Faure. " Je n'ai pas voulu aller de suite à Génération.s. On va essayer de remettre le parti à flot ", explique-t-il. " Mais si Faure ne s'oppose pas clairement à des lois qui ne vont pas dans le sens du socialisme, là ça me poserait un problème. "
En revanche, envisager un départ du Parti socialiste est plus compliqué pour Dany Gesnot. On n'efface pas trente-six années de militantisme comme ça : " J'ai encore un lien affectif avec le PS, mais je ne sais pas ce que je vais faire. Et puis, être socialiste, ce n'est pas obligatoirement être au PS. "
Jérémie Lamothe
© Le Monde



31 mars 2018

Le PS, une affaire de famille

Chez les Geffroy, le militantisme se transmet de génération en génération, du grand-père inscrit au MRP à la petite-fille hamoniste

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L'engagement est un héritage et une mission dans la famille Geffroy. Celui entamé par les grands-parents, puis le père et la fille. Dans cette famille de paysans catholiques, on fut d'abord au Mouvement républicain populaire (MRP) de Georges Bidault avant d'être socialiste. A quelques jours d'un congrès vital pour le PS, Jean-Yves et Rozenn Geffroy racontent leurs années de militantisme enthousiaste avant que ne vienne le temps des déceptions. Avec chacun son mentor : pour lui, ses " héros " furent Edgard Pisani et Stéphane Le Foll. Elle a suivi Benoît Hamon jusqu'à ce qu'il abandonne le PS.
Jean-Yves a grandi dans une -famille d'agriculteurs-éleveurs d'une petite commune de droite près de Guingamp (Côtes-d'Armor). Chez Yvette et Jean, on lisait Ouest-France.On était inscrit à la mutuelle de Saint-Brieuc qui penchait à gauche plutôt qu'à celle de Landerneau qu'on trouvait trop droitière. Jean Geffroy, le père de Jean-Yves, est élu municipal MRP et vante les valeurs de partage et de solidarité. C'est ce courant qui fondera en partie le PS en Bretagne. Mais c'est d'abord vers le Parti socialiste unifié (PSU) de Michel Rocard que le jeune agriculteur se tourne : " C'était pagaillou  mais passionnant ", se souvient le retraité.
" Sévère déculottée "Avec l'élection de François Mitterrand, il passe au PS et crée une section à Bréal-sous-Montfort, où il s'est installé pour élever des moutons. L'Ille-et-Vilaine est alors tenue par Alain Madelin et reste une terre de conquête pour la gauche. " Canton après canton, nous avons construit patiemment notre implantation. Moi, j'ai tenté quatre fois la municipale, mais être agriculteur et socialiste ne faisait pas bon ménage ", raconte celui qui demeurera simple conseiller municipal d'opposition. C'est dans l'appareil PS local qu'il s'épanouira : responsable de section, conseiller fédéral puis responsable de la commission nationale agriculture. Sa grande fierté reste sa participation à la rédaction du programme de Ségolène Royal.
C'est avec fatalisme qu'il regarde aujourd'hui l'état de son parti : " On s'est pris une sévère déculottée ", soupire Jean-Yves Geffroy. Un peu injuste à ses yeux, même s'il reconnaît la déconnexion de ses camarades avec la réalité sociale du pays : " On ne s'est pas renouvelé et on est devenu un parti d'élus locaux et de collaborateurs. " Avec les départs des macroniens et d'autres, plus à gauche, vers Génération.s, il sent bien que le cœur n'y est plus. " Les jeunes ne sont plus là et les réunions de section donnent le bourdon. Mais c'est ma famille de pensée. Il en faut bien pour garder la vieille maison ", lâche-t-il. Car le PS n'est pas fini, ce presque septuagénaire y croit encore. " Il faut qu'on remette notre machine en route et voir ce qu'on a envie de faire ensemble. "C'est en ce sens qu'il a voté pour Stéphane Le Foll, un socialiste qui " sait s'opposer de façon constructive ", dit-il.
Rozenn Geffroy, elle, n'y croit plus. Depuis janvier, cette fonctionnaire territoriale de 39  ans n'a pas renouvelé sa cotisation. Pour la première fois depuis 2002, année de son premier engagement auprès des Jeunesses socialistes (MJS). Elle les fréquentait depuis l'âge de 16  ans et a franchi le pas durant la campagne présidentielle de Lionel Jospin. Un an après, elle devient responsable des MJS et se retrouve catapultée candidate aux cantonales face au président du conseil général. La jeune femme gagne d'un cheveu et devient, à 23 ans, en Ille-et-Vilaine, la plus jeune élue départementale de France. " Ça m'avait plu de militer pour une société plus juste, de passer du temps avec les camarades. D'un coup, j'arrive dans une assemblée plutôt masculine et âgée. J'en ai entendu des vertes et des pas mûres… ", s'amuse-t-elle encore.
Avec son discours clair, sa voix grave et son rire sonore, elle est vite repérée par l'appareil socialiste et se fait élire au conseil national. Mais réseauter et faire la java à Paris ne lui sied guère : " Jeune, femme, élue de province, j'avais l'impression de servir de faire-valoir. Je préférai travailler sur le plancher des vaches ! " Une présence sur le terrain qui lui réussira puisqu'elle se fait réélire en  2010. Elle souligne la satisfaction de voir les sections socialistes se renforcer et le département s'ancrer à gauche. Attachée au non-cumul des mandats, elle passera son tour en  2015, puis s'engagera avec conviction dans le camp des hamonistes lors de la primaire. Rozenn Geffroy garde de cette période une certaine amertume. " J'en suis sortie meurtrie ", souffle-t-elle. Cette militante qui se dit " hyperdémocrate " n'a pas compris que tous ceux qui ne soutenaient pas Hamon se soient ralliés à Macron : " Si les électeurs se sont détournés, c'est parce que nous n'avons pas su assumer nos valeurs, tenir nos positions ", insiste-t-elle.
Depuis un an, la fonctionnaire la pris du champ, fuyant les réunions – " pas envie de m'énerver contre mes camarades ". Elle a regardé de loin les débats du congrès, trop " nombrilistes " à ses yeux, et n'a pas voté. " Il faudrait assumer un vrai Epinay, pas un débat de rafistolage ! " La désormais ex-camarade regarde avec tristesse son parti devenir " inaudible ". Comme son père, elle se dit persuadée que les idées socialistes sont toujours vivantes mais pas le parti tel qu'il est aujourd'hui. Elle n'a cependant pas suivi son champion et son mouvement, Génération.s : elle le trouve trop proche des positions de Jean-Luc Mélenchon. La jeune femme s'est repliée sur son village de Monterfil, où elle est conseillère municipale d'opposition. " Peut-être que ça reviendra mais j'ai besoin que ça décante. "
Sylvia Zappi
© Le Monde

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