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samedi 31 mars 2018

Les Crises.fr - Trump promeut un faucon anti-russe de longue date au moment même où le Russiagate perd de l’élan


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31
Mar
2018

Trump promeut un faucon anti-russe de longue date au moment même où le Russiagate perd de l’élan


Source : Caitlin Johnstone, Consortium News, 14-03-2018
Les allégations de collusion entre Trump et la Russie, infondées et défiant la logique, ont perdu encore plus de crédibilité avec la nomination d’un faucon violemment anti-russe pour remplacer le secrétaire d’État Rex Tillerson, souligne Caitlin Johnstone.
Rex Tillerson dont les liens, examinés à la loupe, avec la Russie ont été au centre des délires de conspiration de Rachel Maddow pendant de nombreux mois, a été congédié. Il sera remplacé par Mike Pompeo, ancien faucon anti-russe systématique depuis des années, qui est allé jusqu’à accuser le président Obama de mettre l’Amérique en danger en acceptant tout simplement de rencontrer Vladimir Poutine en 2015.

Mike Pompeo s’adressant au CPAC [Conservative Political Action Conference] 2012 à Washington, D.C. Février 2012. (Flickr Gage Skidmore)
Comme à peu près tout ce qui se passe n’importe où depuis toujours, cet événement est cité comme une preuve de la collusion entre Donald Trump et le gouvernement russe.

« Tillerson a été congédié par Trump quelques heures après avoir accusé la Russie pour une attaque chimique au Royaume-Uni », a fait la une du plus en plus pro-establishment d’Intercept faisant référence à un commentaire que Tillerson avait fait au sujet des affirmations truquées et truffées de failles du gouvernement du Royaume-Uni selon lesquelles un agent double russe avait été empoisonné par le Kremlin.
« En renvoyant Tillerson un jour après qu’il a déclaré publiquement que la Russie était derrière une attaque ADM sur le sol britannique, nous avons maintenant la preuve que Trump est de connivence avec Poutine », a tweeté Kurt Eichenwald, rédacteur en chef de Vanity Fair et connaisseur en pornographie bizarre. « Je ne sais pas s’il l’a fait lors de l’élection. Mais il le fait MAINTENANT sous nos yeux. Il appartient au Kremlin. »
« Il est intéressant de noter que l’éviction de Tillerson est arrivée un jour après qu’il a rompu très publiquement avec la ligne officielle de la Maison-Blanche et a déclaré que l’empoisonnement de Sergei Skripal venait “clairement” de Russie », a déclaré un tweet populaire de Natasha Bertrand du magazine Atlantic.
« Aux dires de la Maison-Blanche, Tillerson a été informé vendredi, mais la déclaration du Département d’État aujourd’hui semble indiquer qu’il vient de l’apprendre aujourd’hui. Ce qui fait que l’on s’interroge sur le rôle de la déclaration d’hier sur la Russie », a renchéri Chris Hayes de MSNBC.
C’est tout simplement stupide, et c’est probablement le contraire. Rex Tillerson avait fait des commentaires contre la Russie tout au long de sa brève carrière de secrétaire d’Etat, tout comme Pompeo et beaucoup d’autres membres du cabinet de Trump, accusant récemment Moscou d’attaques chimiques en Syrie et annonçant une ingérence future dans les élections américaines à mi-parcours de 2018. Il n’a pas été remplacé par un faucon anti-Russie beaucoup plus virulent parce qu’il s’est rangé du côté du récit de l’administration sur la Russie comme il l’avait fait à maintes reprises auparavant.
Pour sa part, Trump a déclaré aux journalistes « il me semble que ce serait la Russie », en réponse aux questions sur les responsables de l’empoisonnement du Royaume-Uni, et a cité les divergences avec Tillerson sur l’accord nucléaire iranien comme raison de son licenciement. Si vous croyez Trump sur parole (je ne suggère pas que quiconque devrait jamais faire une telle chose), son administration est susceptible de se ranger du côté du Royaume-Uni dans toute escalade qu’il choisit de faire contre la Fédération de Russie, et il a congédié Rex Tillerson parce que cette administration et ses alliés veulent faire avancer un programme plus agressif contre l’Iran.
Et cela pourrait très bien être l’une des raisons du renvoi de Tillerson ; Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou auraient parlé de « l’Iran, l’Iran et l’Iran » lors de leur récente réunion. Cela pourrait aussi avoir quelque chose à voir avec la possibilité que Pompeo soit pressenti pour une candidature présidentielle en 2020, comme des sources l’auraient dit à Julian Assange, rédacteur en chef de WikiLeaks.
Je pense qu’une autre possibilité à considérer est le moment du coup fatal que le récit russe a subi lorsque les républicains de la commission du renseignement de la chambre ont officiellement terminé leur enquête en concluant qu’il n’y avait aucune preuve de collusion entre Trump et la Russie, et aucune preuve que Vladimir Poutine a essayé d’aider Trump à remporter les élections. L’enquête Mueller se poursuit toujours, tout comme l’enquête de la Commission sénatoriale du renseignement, avec Chuck Schumer, leader de la minorité au Sénat, qui déclare : « Nous avons la responsabilité d’aller au fond de ce qui s’est passé lors des élections de 2016 et de rendre compte de ces résultats d’une manière impartiale. Si la Chambre ne le fait pas, le Sénat doit le faire. »
Mais d’après ce que nous entendons du Comité sénatorial du renseignement, il semble que son enquête pourrait aller dans la même direction, le président du Renseignement du Sénat, Richard Burr,ayant dit lundi à CNN qu’il n’a vu aucune preuve de collusion non plus.
« J’ai lu beaucoup de choses à ce sujet, mais je n’ai rien vu », a dit Burr.
Il vaut la peine d’évaluer la possibilité que, maintenant que le public américain a été poussé à soutenir de nouvelles escalades de guerre froide avec la Russie, l’opération psychologique Russiagate qui a été utilisée pour exploiter la peur de Trump de la base démocrate pour attiser la peur de Poutine n’est plus nécessaire, et a maintenant laissé à la place à un bellicisme plus impudent. En ce qui concerne la communauté du renseignement américaine et ses alliés, le seul but du Russiagate a été de fabriquer un soutien public aux escalades contre la Russie pour sécuriser les régions stratégiques et, en fin de compte, entraver le tandem Russie-Chine ; l’échafaudage peut être enlevé en toute sécurité si l’hystérie russe ne nécessite plus que la peur d’une collusion de Trump soit alimentée.
Un Mike Pompeo sans état d’âme serait un bon superviseur de ce programme et, en tant que secrétaire d’Etat, poste qu’Hillary Clinton a utilisé si efficacement pour diriger la destruction de la Libye, il sera dans une excellente position pour le faire.
Il convient également de noter que Trump vient de promouvoir un partisan de la torture en la personne de Mike Pompeo et une véritable tortionnaire à son poste de directeur de la CIA en la personne de Gina Haspel, pourtant les dirigeants démocrates sont largement préoccupés par le fait que l’administration ne sera pas assez « dure ».
« S’il est confirmé, nous espérons que M. Pompeo tournera la page et commencera à durcir nos politiques envers la Russie et Poutine », a déclaré Chuck Schumer, sans doute le démocrate le plus puissant en Amérique, qui a récemment déclenché une controverse en citant le vaudou religieux pour défendre l’oppression et le bellicisme de l’État israélien.
Cette administration poursuit et élargit tous les programmes les plus sanguinaires de Bush et d’Obama, et si elle attaque l’Iran, elle surpassera probablement les deux en termes de carnage psychopathologique, et pourtant ils craignent qu’il ne soit pas assez « dur ». Ils critiquent Trump pour sa faiblesse quant à sa volonté de rencontrer Kim Jong Un pour des pourparlers de paix après avoir feint d’être choqués par ses tweets odieux au sujet du dirigeant nord-coréen, et ils lui reprochent d’être trop tendre avec la Russie malgré le fait que cette administration a déjà cédé à l’ancien programme néoconservateur pour armer l’Ukraine contre la Russie, tué des Russes en Syrie dans le cadre de son occupation insensée de ce pays pour un changement de régime insensé, a opté pour une révision de la posture nucléaire avec une agressivité accrue envers la Russie et des lignes floues entre le moment où les frappes nucléaires sont et ne sont pas appropriées, a envoyé des navires de guerre dans la mer Noire « pour contrer la présence accrue de la Russie dans cette région », a forcé RT et Spoutnik à s’enregistrer comme agents étrangers, élargi l’OTAN avec l’ajout du Monténégro, affecté le faucon anti-russe Kurt Volker comme représentant spécial en Ukraine, fermé un consulat russe à San Francisco et expulsé des diplomates russes.
En bref, les deux parties semblent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour tuer le plus grand nombre de personnes possible, et personne ne semble avoir le pied près de la pédale de frein. Faites gaffe.
Caitlin Johnstone est une journaliste rebelle, poète et utopiste qui publie régulièrement chez Medium.
Source : Caitlin Johnstone, Consortium News, 14-03-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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20 réponses à Trump promeut un faucon anti-russe de longue date au moment même où le Russiagate perd de l’élan

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calibanLe 31 mars 2018 à 06h27
Tout va bien aux pays des gros … Le type qui souhaite faire condamner à mort Assange devient ministre des affaires étrangères.

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