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samedi 19 mai 2018

GRENOBLE - General Electric : 293 postes finalement supprimés.....


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GRENOBLE - LES REPRÉSENTANTS SYNDICAUX DE L’ENTREPRISE ONT SIGNÉ HIER À MIDI, LA MORT DANS L’ÂME, UN ACCORD DE MÉTHODOLOGIE PORTANT SUR LE PLAN DE SAUVEGARDE DE L’EMPLOI SUR LE SITE


Les représentants syndicaux de l’entreprise ont signé hier à midi, la mort dans l’âme, un accord de méthodologie portant sur le plan de sauvegarde de l’emploi sur le site General Electric :  293 postes finalement supprimés

Depuis juillet, contre le PSE, la mobilisation des syndicats et des salariés était totale. Elle a pris fin hier. « Pas sur une victoire », regrette l’intersyndicale.  Photo Archives Le DL/Etienne BOUY
Depuis juillet, contre le PSE, la mobilisation des syndicats et des salariés était totale. Elle a pris fin hier. « Pas sur une victoire », regrette l’intersyndicale. Photo Archives Le DL/Etienne BOUY

                              

Les syndicats de General Electric ont signé vendredi matin un accord de méthodologie portant sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour le site de Grenoble. Selon ce plan, ce ne sont plus 345, mais 293 postes qui seront supprimés. Pour les salariés et les organisations syndicales, il ne s’agit pas d’une victoire, loin de là. Cet accord met tout de même un terme à une lutte de 10 mois.

Est-il possible de parler de succès alors que 293 postes vont être supprimés ? Non. Bien évidemment. Il faut cependant se souvenir que, le 7 juillet dernier, ce sont 345 postes (sur 825) que la direction de General Electric Renewable Energy envisageait de supprimer dans son usine de Grenoble… 52 postes ont donc été sauvés. Presque autant d’employés.

Un accord qui met fin à 10 mois de mobilisation

Ce chiffre est officiel depuis hier. En fin de matinée, les syndicats de l’entreprise ont en effet signé un accord de méthodologie portant sur le projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) proposé pour le site. Un accord dans lequel figure noir sur blanc ce chiffre et qui met donc fin au combat social engagé depuis dix mois. Dix mois de mobilisation, de lutte, dix mois marqués par des journées de grève, des coups de force, des coups de com’, des centaines de rendez-vous, des heures de réunion, des manifestations… Sans cette mobilisation, le premier PSE présenté en décembre 2017 aurait-il été retoqué en avril par l’administration ? Sans l’unité des syndicats, la direction aurait-elle choisi, il y a deux mois, de rouvrir des négociations ? Sans doute pas.
Hier, au sein de l’intersyndicale, personne ne voulait pour autant parler de victoire. Ni même d’une demi-victoire. « C’est une solution qui permet de ne pas continuer la casse de l’humain et de l’entreprise, commente Rosa Mendes, élue CGT. C’est bien cet élément-là que nous avons mis en avant. La santé des salariés s’est dégradée au cours de ce PSE. Ils sont à bout. Nous avions jusqu’à aujourd’hui [hier, NDLR] pour nous prononcer. Ne pas signer rouvrait une période d’incertitude. Nous avons pris la décision d’arrêter le malheur, d’arrêter la souffrance. »

« L’avenir du site n’est pas garanti »

« Maintenant, les gens vont pouvoir se projeter, analyse Nadine Boux, élue CFE-CGC. Mais il y a beaucoup de tristesse. On a signé pour mettre un terme à cette situation, mais nous l’avons fait la mort dans l’âme, le cœur très lourd. »
Jusqu’au dernier moment, l’unité syndicale a été maintenue. Jusqu’au dernier moment, elle a négocié pour arracher des avancées. Ainsi, hier matin, ce sont cinq postes qui ont été sauvés. Cinq de plus. « Et nous avons encore obtenu de meilleures conditions pour les départs volontaires », note Rosa Mendes.
« Mais l’avenir du site n’est pas garanti. Si nous avons signé un accord, nous ne validons pas pour autant les raisons de ce plan social avancées par la direction. Et nous ne sommes pas du tout rassurés sur la pérennité du site ni sur les organisations qui vont se mettre en place », souligne Nadine Boux. « Lorsque les négociations ont repris, en avril dernier, nous savions que la direction allait proposer de meilleures conditions pour les départs volontaires. Mais nous l’attendions aussi sur les conditions de ceux qui restent. Sur ce deuxième point, nous n’avons pas eu beaucoup de garanties », regrette Frédéric Strappazzon (CGT). Alors, la vente du site, à court terme, était dans bien des esprits hier. « On est nombreux à avoir, ce soir, le sentiment de mettre la clé sous la porte », soufflait hier une élue du personnel, effondrée et tombant dans les bras d’un collègue.

LA PHRASE

  Ne pas signer rouvrait une période d’incertitude. Nous avons pris la décision d’arrêter le malheur, d’arrêter la souffrance.
Rosa Mendes, élue CGT


Par Matthieu ESTRANGIN | Publié le 19/05/2018 à 06:00 

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