Lu dans le DL du 16.05.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Jérusalem qui rit,
Gaza qui pleure
Les uns célèbrent leur victoire à l’Eurovision et la nouvelle ambassade
américaine à Jérusalem.
Les autres, en parfaite connaissance de cause,
prennent d’assaut la frontière interdite avec femmes et enfants.
Parce
qu’on fait des choses terribles, quand on est terriblement malheureux.
Surtout lorsque votre gouvernement, en l’occurrence le Hamas, encourage
le martyre qui devient arme politique.
Voici comment survient un bain
de sang programmé.
Les soldats de l’État hébreu tirent, sécurité oblige, et
la liste des morts de Gaza s’allonge.
Les Palestiniens commémoraient hier le 70e
anniversaire de la Nakba.
Soit la « catastrophe » qui les poussa vers un exode forcé en 1948.
Depuis,
malgré une résolution de l’Onu, ils n’ont jamais pu rentrer à la maison.
Le
temps passe et n’arrange rien.
Ceux qui revendiquent trop fort « le droit au
retour », maintenant, récoltent un aller simple pour le cimetière.
La violence appelle la violence, on nous somme de prendre parti. Mais
bien malin qui saurait, là-bas, distinguer les bons des méchants.
La
complexité de la situation mérite mieux qu’un arbitrage manichéen.
En attendant, sur les écrans du monde, on voit tomber des pauvres
diables de civils.
L’image d’Israël n’en sort pas grandie, au risque d’isoler
diplomatiquement le pays et de renforcer l’ignoble antisémitisme. L’intelligence
suggère que seule la négociation rendra un jour à la Terre sainte un
semblant d’équilibre.
Benjamin Netanyahou et Donald Trump, d’abord
soucieux de satisfaire leur électorat, préfèrent se réjouir à court terme.
Du
coup, dans chaque camp, les haines fanatiques s’exacerbent. La guerre,
à ce rythme, pourrait encore durer mille ans.
De quoi rajouter un sanglant
chapitre à la Bible, qui en compte déjà beaucoup.
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