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samedi 19 mai 2018

Une fois de plus, Nicolas Hulot expose ses états d'âme

18 mai 2018

Une fois de plus, Nicolas Hulot expose ses états d'âme

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L'heure du bilan approche à grands pas pour Nicolas Hulot. Le ministre de la transition écologique et solidaire entend faire le point, cet été, sur sa capacité d'action au sein du gouvernement. " J'aurai suffisamment d'éléments pour pouvoir regarder si effectivement je participe à cette transformation sociétale ", s'est justifié le militant écologiste mercredi 16 mai sur -BFM-TV, à la veille de l'anniversaire de sa nomination par Edouard Philippe.
Fin octobre  2017 déjà, interrogé par Le Monde, il se donnait " un an " pour juger de son utilité. " Cet été, on aura avec le pré-sident et le premier ministre (…) un moment de vérité (…). Si je sens qu'on n'avance pas, que les conditions ne sont pas remplies, voire éventuellement qu'on régresse, à ce moment-là, j'en tirerai les leçons ", a réaffirmé mercredi le ministre d'Etat, n'écartant pas l'hypothèse d'un départ.
Coup de bluff ou aveu d'impuissance ? Le numéro trois du gouvernement ne cache pas ses difficultés à peser dans les arbitrages. Malmené à l'automne 2017 sur les dossiers du glyphosate (un herbicide classé cancérigène) et des Etats généraux de l'alimentation, l'impétrant avait confié ses états d'âme à Emmanuel Macron lors d'un long dîner en tête-à-tête. Le 16  mai, il a eu droit à une nouvelle séance de câlinothérapie, auprès d'Edouard Philippe qui l'a reçu en marge d'une réunion sur le cadrage budgétaire. Esseulé au conseil des ministres, il a été très affecté par les rumeurs de violence sexuelle relayées en février par le magazine Ebdo. Depuis, sa présence est rare et sa parole, parcimonieuse. Il n'a pas participé aux déplacements du chef de l'Etat en Inde ou aux Etats-Unis, alors que les questions environnementales et climatiques figuraient en bonne place lors de ces visites officielles.
" Remettre un coup de pression "Nicolas Hulot " n'a pas à rougir de son bilan au ministère ", assure-t-on à l'Elysée, où l'on précise que l'exécutif a " beaucoup d'ambitions dans les semaines à venir sur la programmation énergétique ". " Une séquence importante s'ouvre pour lui, plaide éga-lement l'ancien ministre délégué au développement Pascal Canfin. Quatre dossiers -majeurs devraient aboutir d'ici à la fin de l'été : la loi alimentation et agriculture, la loi mobilité, le plan biodiversité et la programmation pluriannuelle de l'énergie ", qui traitera de l'épineux dossier du nucléaire.
L'un des compagnons de route de l'ex-animateur, le député (LRM) du Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin, confirme que " chaque semaine d'ici là, il y a une échéance ". A leur agenda, les écologistes ajoutent la révision constitutionnelle pour inscrire la protection du climat et de la biodiversité dans l'article premier du texte, et l'interdiction du glyphosate dans les trois ans à venir. Avec tant d'arbitrages en vue, " ce n'est pas inutile de remettre un coup de pression ", souffle M. Orphelin. " Nicolas Hulot se bat pour ses convictions, ce n'est pas nouveau. On ne voit pas dans ses déclarations - sur BFM-TV - de la tactique mais de la sincérité ", juge-t-on à Matignon." La ligne rouge de son début de mandat, c'était Notre-Dame-des-Landes, et il a remporté cette bataille, rappelle Pascal Canfin. Ilreste par ailleurs le ministre le plus apprécié des Français. " Son départ du gouvernement aurait, de facto, un coût politique élevé.
C. Pi., Manon Rescan et Simon Roger
© Le Monde

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